Jeudi 14 novembre 2024, le directeur de Joliba TV News et le journaliste Mohamed Attaher Halidou ont été entendus par la commission des médias et des TIC de la HAC sur l’émission incriminée au cours de ladite émission, Issa Kaou Djim, un des invités a qualifié de montage orchestré par les autorités burkinabè elles-mêmes une tentative de déstabilisation des institutions. Ces déclarations, largement relayées, ont provoqué une réaction rapide et ferme du CSC du Burkina Faso, qui a adressé une plainte officielle à la HAC du Mali, en raison de la diffusion de propos jugés « insultants » envers le peuple burkinabè.
La décision de retrait de l’autorisation d’émettre de Joliba TV News, est considérée par les spécialistes comme étant la sanction suprême suivant les textes réglementaires. En effet, le décret 2014/0951 P-RM du 31 décembre 2015 déterminant les conditions d’établissement, d’exploitation et de distribution des services privés de radiodiffusion télévisuelle, au titre des sanctions en son article 82 stipule que “lorsqu’il constate une violation par rapport a la reglementation et après une mise en demeure restée sans suite, l’organe de régulation de l’audiovisuel prononce une des sanctions suivantes : l’avertissement, la suspension du programme incriminé, son retrait et enfin la suspension de l’autorisation pour une durée maximale de sept jours.” Le collège de la Hac apprécie alors la mise en œuvre de ces niveaux de sanctions.
On constate donc que dans le cas d’espèce rien n’a été de cela. La Hac est allée directement au retrait de l’autorisation qui n’arrive, suivant l’article 83 du même texte, que lorsqu’il y a non acquittement de la redevance annuelle, la violation des textes en vigueur ou encore de la convention.
Toutefois, la direction de Joliba TV News informe qu’elle a envoyé vendredi le recours sur lequel la section administrative de la Cour suprême devra se prononcer très rapidement. “Tout indique, au regard de la situation que la Cour suprême va retoquer la décision de la Haute autorité de la communication” confie un spécialiste du droit des médias pour qui “l’organe de régulation malien a agit pour faire plaisir à son homologue burkinabé et si la décision finale qui revient à la justice est tout autre, cela n’est pas de son ressort.”
Ce n’est pas la première fois que Joliba TV News est confrontée à la. Hac pour des questions de respect de sa convention. En novembre 2022, la chaîne avait déjà été suspendue pour deux mois pour «propos diffamatoires et accusations infondées». Joliba TV News fait partie des dix télévisions maliennes concernées par un rapport d’évaluation des programmes à travers une fiche renseignée par les services techniques des télévisions monitorés qui ont reçu, mardi 15 octobre 2024, des distinctions l’inclusion des groupes considérés marginalisés dans les programmes des médias audiovisuels.
Oussouf DIAGOLA (Journaliste indépendant)
Source : Le Sursaut