LFI postule pour Matignon
Elles seront suivies par le contingent de La France insoumise – plus de 70 élus – attendu sur les coups de 10H, puis par les socialistes, qui se réunissent à 14H30. Ces derniers, dont le bataillon dépasse la soixantaine de représentants, croient pouvoir dépasser LFI en nombre grâce à quelques ralliements, et ainsi peser davantage dans le choix du prochain Premier ministre. “Le rapport de force est réglé. Il y a le nombre de députés LFI et celui des autres membres du Nouveau Front populaire”, a cependant affirmé lundi soir l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui postule encore et toujours pour Matignon quand bien même son nom clive au sein de son camp.
Les macronistes à l’initiative ?
Les tractations ne se cantonnent pas à la gauche de l’échiquier. Le camp macroniste, qui a limité les dégâts avec plus de 160 députés, tente de garder l’initiative, en profitant d’un paysage politique plus que jamais fracturé. Certains, à l’image du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, cabotent vers la droite, espérant encore rallier des élus de ce bord. D’autres aimeraient ranimer le coeur social-démocrate qui avait porté Emmanuel Macron vers le pouvoir en 2017.
Une grande coalition ? “Doux rêve”
De là à imaginer, comme le patron du Modem François Bayrou une grande coalition qui exclurait LFI et le Rassemblement national, et qui irait du PS aux LR… Trouver une telle “coalition de majorité relative”, sur “des items importants comme le pouvoir d’achat, la sécurité”, cela “va prendre plusieurs semaines”, a estimé lundi le député Renaissance de Paris Sylvain Maillard (Renaissance). Il s’agit surtout d’un “doux rêve”, a asséné en retour le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, interrogeant: “Est-ce que vous me voyez franchement gouverner avec François Hollande?”.
Gabriel Attal reste à la manoeuvre
En attendant, Gabriel Attal, dont la démission n’a pas été acceptée lundi par Emmanuel Macron qui lui a demandé de rester “pour le moment”, entend se montrer à la manoeuvre. Il doit ainsi réunir mardi matin les députés Renaissance par visioconférence, avant de convier à Matignon tous les parlementaires de la majorité en fin d’après-midi.
Edouard Philippe en embuscade
Une autre prise de parole sera scrutée: l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui nourrit des ambitions pour 2027, s’exprimera sur TF1 à 20H, et donnera peut-être quelques indications sur la stratégie de son groupe Horizons (autour de 25 élus).
Le RN digère sa déception
Côté Rassemblement national, l’heure est toujours à la digestion de la déception, après avoir espéré la majorité absolue. Avec 143 élus, le RN et ses alliés progressent toutefois nettement et le patron du parti à la flamme Jordan Bardella en est convaincu: “le temps est avec nous”.
Macron à Washington
Dans ce brouillard, Emmanuel Macron se tient pour l’heure en retrait. Il est attendu mercredi à Washington pour deux jours de sommet de l’Otan, où il cherchera à rassurer ses partenaires sur la stabilité de la France.