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La France à Kidal : les raisons du diktat d’une grande puissance

soldats armee malienne française

Comme toutes les grandes puissances occidentales, la France, sur le plan international, n’a de cesse vouloir accroître sa domination économique, politique, militaire et même culturelle. La crise malienne née de l’invasion des trois quart du territoire national lui a donné l’occasion rêvée de les matérialiser dans un test grandeur nature au pays de Soundiata. Kidal est le symbole et le summum.

Personne n’aurait parié un sou percé sur la tournure dramatique qu’allaient prendre les événements pour le peuples malien et les autorités de l’Etat, après la déculottée mémorable infligée par le contingent militaire français Serval  aux groupes armés terroristes du Nord. Cette force militaire était  accourue à l’ordre du président Français, avec la bénédiction des autorités maliennes, sous le couvert de la CEDEAO et  l’ONU, pour libérer le Nord occupé à 70% par « les ennemis de la civilisation ».
 
C’est avec stupéfaction que l’opinion malienne a accueilli la nouvelle  diffusée par les medias. Après la signature des accords de Ouaga, les troupes maliennes qui avaient  le moral totalement requinqué pour une reconquête rapide et victorieuse de l’ensemble des sanctuaire rebelles et terroristes ont été stoppées et cantonnées dans les principales villes du Nord, à Gao, Tombouctou.
A Kidal la frustration, l’humiliation et l’amertume ont été encore plus profondes. Parce que là, le diktat de la France de Hollande s’illustrait à merveille. Le MNLA régnait en maître absolu, provoquant, insultant l’armée malienne impuissante à tout bout de champ, exerçant des exactions sur les populations civiles, de préférence les sédentaires Noirs réticents à adhérer à son idéologie séparatrice. Se livrant même à des actes terroristes en toute impunité.
 Le laxisme de la France, de la Force Serval ou sa complicité, l’attentisme de la Minusma ont été dénoncés, en vain. La recherche des otages, la piste privilégiée pour expliquer la situation de Kidal ne tenait plus la route, puisque déjà, lors d’un voyage impromptu à Bamako, avant les derniers moments de la transition, le ministre de la défense français, Le Drian, qui avait fait une escapade dans les montagnes de Kidal, appâté par le MNLA, avait vu s’évanouir dans la nature l’émissaire qui devait le conduire, avec des éléments des forces spéciales triés sur le volet, à la cachette des otages français enlevés par les terroristes. C’était une couleuvre de plus que ces satanés affabulateurs du MNLA faisaient avaler à Hollande et à ses missionnaires de haut niveau. C’était aux moments où la Force Serval et les groupes armés du MNLA faisaient à Kidal et dans sa région des patrouilles mixtes terrestres et aéroportées.
Si le prétexte des otages ne tenait plus qu’à un fil, quel  secret mystérieux, indicible, liait-t-il donc la France,  patrie des droits de l’Homme à une bande de renégats sans foi ni loi, au point de les légitimer face et au détriment d’un Etat  aussi honorable que le Mali ?
Certains hommes politiques maliens avisés comme le Dr Oumar Mariko du parti SADI, au plus fort de l’euphorie née de l’intervention française, avaient pourtant prévenu les Maliens, et par delà eux les autorités de l’Etat, sur les dangers et les conséquences du maintien de la présence militaire françaises et des forces de maintien de la paix onusiennes qui ,tôt ou tard, allaient se comporter comme des forces d’occupation, en terrain conquis. Ils ont eu le tord de prêcher dans le désert !
C’est le diktat de la puissance que la France exerce désormais sur le Mali à Kidal et sa région qui échappent totalement de ce fait à l’exercice de l’autorité de l’Etat et les met hors de la souveraineté territoriale et légale du pays. Un non-sens légitimé par François Hollande et la France.
Devant la levée de boucliers des Maliens toutes classes politiques confondues et de la société civile, les français ont fait pression sur le MNLA et ses avatars pour revenir à la table des négociations, face au nouveau président Ibrahim Boubacar Keita, qu’ils avaient déserté, pour faire monter les enchères selon leur tactique habituelle en orchestrant une recrudescence de la violence terroriste dans le Nord. Hélas ! Les terroristes  viennent d’attenter à un symbole, la vie de journalistes, français de surcroit, Ghislaine Dupont et Claude Verlon de RFI.
Cela a constitué un électrochoc au Mali, en France et dans le monde entier. Cette tuerie, pourtant sans commune mesure avec la froide exécution de 170 militaires maliens faits prisonniers à Haguel-Hoc sous l’œil des caméras, a contribué à déciller les yeux de l’opinion française, des inconditionnels du MNLA et de la cause touareg et à mettre la pression sur François Hollande. Ce dernier, il faut en convenir, s’était fait à Kidal l’exécuteur des hautes œuvres d’une certaine droite française, fascisante et versatile à la Sarkosy, dont l’un des fidèles portevoix est le député Alain Marsaud de l’UMP, un adepte de la balkanisation du Mali et de la séparation de sa nation.
Quel est donc le plus commun dénominateur entre l’idéologie sarkosienne et le prosélytisme hollandien par rapport au cas malien ? Kidal, bien sûr ! C’est le principe et la volonté de diviser le Nord, Kidal en priorité, de séparer les touareg d’avec leurs frères sédentaires, avec lesquels ils ont vécu et auraient continué à vivre pacifiquement, en bonne intelligence encore pendant des siècles, n’eût été la colonisation française qui a initié dans l’inconscient collectif des nomades touaregs le poison et la bombe à retardement du racisme. L’objectif final de cette sombre entreprise est la mainmise sur les richesses inépuisables du Nord et de la région de Kidal où le pétrole le dispute à l’uranium, au manganèse, aux phosphates ou a l’or.
Mais comme l’a si bien dit le président Ibrahim Boubacar Keita, lors de la réunion internationale sur le Sahel à l’initiative de l’ONU, tenue à Bamako le 5 novembre 2013, « Le Mali ne peut pas tolérer que Kidal soit la bourse régionale du crime organisé ».Sur cette épineuse question de la  libération et de la sécurisation de Kidal , le chef de la diplomatie française a répondu en écho au chef de l’Etat malien en spécifiant que « la décision relève du président IBK ».Il vient ainsi de lancer officiellement la balle dans le camp des autorités malienne et du président Ibrahim Boubacar Keita, pour agir en conséquence. Un défi à sa mesure, qu’il ne se privera pas de relever sans tarder.
Oumar  Coulibaly

Source: Le Guido

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