La quinzaine de l’environnement de cette année a été mise à profit par le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable pour s’imprégner de l’état d’avancement du projet de création d’un parc animalier au Mali. Porté par le service des Eaux et Forêts, il vise non seulement à diversifier l’offre touristique dans notre pays, mais aussi à restaurer la faune et la flore des forêts classées du Mali et celle de Tienfala en particulier.
A cheval sur la route nationale 7 Bamako – Koulikoro, la forêt classée de Tienfala est située à 34 Km de la capitale. Classée le 21 janvier 1939, avec une superficie de 3000 hectares, la forêt de Tienfala s’étend du fleuve Niger au sud aux monts mandingue au nord. Mise à rude épreuve dans les années 80 par deux sociétés d’élevage, cette couverture végétale a été victime de plusieurs agressions foncières sans son déclassement.
Un avertissement aux spéculateurs fonciers
Avec ce nouveau partenariat qui donne en amodiation 3000 hectares à la SEFAM Sarl, il a fallu des instructions fermes du chef du département de tutelle, la détermination du gouverneur de la région de Koulikoro et le sacrifice des Eaux et Forêts pour venir à bout du dernier occupant récalcitrant en avril 2019. En attendant l’épilogue de ce dernier dossier toujours pendant devant la justice, le ministre a donné lui-même le coup d’envoi du reboisement des 30 hectares en question avant que la SEFAM ne puisse définitivement prendre possession des lieux au nom de l’intérêt public dans les semaines prochaines. « S’il persiste, nous allons le poursuivre avec ses complices pour occupation illégale d’un espace public non déclassé. Je n’accepterais jamais qu’un individu s’arroge le droit de prendre en otage pour des considérations personnelles et égoïstes, l’intérêt d’une communauté à plus forte raison celui de tout un pays. Ceci est un message à tous ceux qui occupent les forêts classées du Mali », a martelé Housseini Amion GUINDO. Cette mise en garde vaut également pour les espaces verts dans les villes du Mali, dont le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable se propose d’accompagner les populations dans leur aménagement.
Un parc animalier, une première au Mali
A travers un contrat d’amodiation entre la direction nationale Eaux et Forêts représentée par l’Inspecteur Général Mamadou GAKOU en sa qualité de Directeur National et la Société de droit malien SEFAM Sarl, notre pays rejoindra bientôt le cercle très fermé des destinations du tourisme de vision, de l’écotourisme et cynégétique. Dans un premier temps, un espace d’environ 1500 hectares sera aménagé en bloc de 350 à 500 ha en fonction des espèces. Chaque bloc clôturé aura une marre d’abreuvement artificielle avant de recevoir les animaux. Pour les besoins de fonctionnement du parc, un bloc de 400 hectares contigu au fleuve sera réservé au développement agricole à travers la culture des agrumes, l’horticulture, la pisciculture…
En ce qui concerne le bloc qui se trouve vers la colline, son état de dégradation avancée fait qu’il sera soumis à une intense activité sylvicole pour sa restauration. A terme, l’ensemble des blocs sera clôturé. Compte tenu de l’importance que le gouvernement accorde à ce projet qui créera plusieurs centaines d’emplois, le Ministre Housseini Amion GUINDO a tenu à faire le tour du premier bloc de 1483 ha entièrement clôturé.
Plus de 200 spécimens en attente d’acheminement
Selon les responsables de la SEFAM Sarl, plus de 200 spécimens actuellement à Dakar sont en attente d’être transférés vers le Mali. On note également l’introduction de deux rhinocéros en provenance d’Afrique du Sud. Avec l’implication des services des Eaux et Forêts, plusieurs campagnes de sensibilisation ont été menées auprès des populations riveraines et des chasseurs en vue d’obtenir leur adhésion à ce projet dont ils peuvent tirer plusieurs profits avec le tourisme de vision, l’écotourisme.
Selon le premier responsable des Eaux et Forêts, Mamadou Gackou, sur les aires amodiées, la SEFAM Sarl s’engage à créer des parcs animaliers pour la protection, la conservation et l’amélioration de la vie animale sauvage et de la végétation. Pour la réussite de cette phase test, il a invité les populations à s’approprier ce projet innovant.
Comme seul appui attendu de l’Etat pour aller très vite au bout des ambitions, le conseiller technique de SEFAM, le colonel-Major à la retraite Baïkoro Fofana a souligné l’exonération de certains matériels comme le grillage et les engins de terrassement.
Cellule de Communication MEADD
Source: Canard Déchainé