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La ferme de Soninkoura attribuée à l’université de Ségou : Le maire de Ségou mord la poussière

Le gouvernement vient de briser le rêve du maire de Ségou en mettant à la disposition de l’Université de Ségou la ferme de Soninkoura pour les besoins d’extension de l’Université de Ségou. Ce faisant, le maire mord du coup la poussière dans un bras de fer qui l’opposait à la population.

 

Mardi 5 octobre 2021, sur le rapport du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la population, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant affectation au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la parcelle de terrain, objet du titre foncier n°8444 du Cercle de Ségou, sise à Bougoufié, commune urbaine de Ségou. La parcelle de terrain, d’une superficie de 95 hectares 99 ares 17 centiares, est destinée à satisfaire les besoins d’extension de l’Université de Ségou dans le but de valoriser la recherche et l’innovation dans le secteur agricole. Son affectation permettra de procéder à la réhabilitation de la ferme de Soninkoura tout en préservant sa vocation agro pastorale.

En juillet 2013, suite à une demande du recteur de l’université de Ségou, le ministre des Finances affecte la ferme de Soninkoura à l’université sous « la double condition du respect strict de sa vocation agropastorale…. ». Cette affectation pour les populations était un moyen de préserver le patrimoine de la ferme contre les tentatives de morcellement et de vente dont la rumeur fait état. C’était aussi l’occasion de réaliser le vœu de restauration des anciennes fonctions de la ferme.

Selon notre confrère de Delta Tribune qui avait presque consacré un numéro sur l’affaire, en mai 2019, le maire, se fait porteur de la cause de la directrice de l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Epuration du Mali (ANGESEM) en demandant au gouverneur une parcelle de terrain dans la ferme de Soninkoura pour abriter la station de boue de vidange. « Le maire presse » le gouverneur d’agir arguant que le processus de construction de la station est arrivé à terme. Il demande par ailleurs au gouverneur de se hâter car l’infrastructure d’assainissement serait indispensable au développement de Ségou.

Pour quoi le maire se porte demandeur en lieu et place de la directrice de l’agence ?

En septembre 2019 soudainement, souligne le journal, les populations du quartier Bougoufiè ont constaté  un chantier en démarrage dans la ferme. Automatiquement le conseil du quartier s’est réuni, afin d’obtenir une délocalisation du projet pour des raisons de santé pour les populations environnantes et invite le maire à choisir le site de Kounè prévu à cet effet sans oublier de rappeler que la ferme a été affectée à l’université de Ségou.

En réponse le maire martèle que le projet appartient à l’Etat du Mali et que la lettre d’affectation de la ferme de Soninkoura du ministre n’est qu’une simple intention. Le maire renvoie  le chef de quartier aux recommandations du schéma directeur de la ville de Ségou et environs.

Le maire devrait aussi savoir que  la recommandation concernant la ferme  avait trouvé un début de réponse avec l’affectation à l’université chargée de la restaurer dans ces fonctions anciennes.

Face au refus du maire, le quartier saisit le ministre des domaines et des affaires foncières pour une délocalisation du projet. Ce dernier intime l’ordre au maire d’arrêter. Dans sa correspondance du 24 octobre 1019, au maire, le ministre Badra Alioune Berthé écrivait : Je tiens à vous signaler que la ferme en question est la propriété de l’Etat. Ainsi, à cet égard, vous ne pouvez pas en disposer et même y effectuer quelques opérations que soient….. Par conséquent, je vous invite à mettre fin à l’implantation de la station d’épuration dans la ferme de Soninkoura et à cesser toute forme d’occupation….. J’en profite pour vous faire observer que vos actions s’apparentent à l’atteinte à un bien public à la disposition du bien d’autrui et du dommage à la propriété, toute retenue comme infraction et punie par le code pénal….. ». Malgré les mises en garde, le maire multiplie les pressions et les correspondances à d’autres niveaux sans pouvoir arriver à ses fins.

 

Mamadou Sidibé

Source: Arc en Ciel

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