La reprise économique s’amorce, certes timidement et surtout au niveau mondial. Mais va-t-elle entraîner un recul du chômage ? Sans doute pas et c’est ce que craint l’Organisation internationale du travail. L’OIT, qui a publié ce lundi 20 janvier son rapport annuel sur les tendances mondiales de l’emploi pour 2014.
En 2013, 202 millions de personnes étaient au chômage, cinq millions de plus qu’en 2012. Et le chômage devrait encore progresser jusqu’à 215 millions de chômeurs en 2018.
En effet, les créations d’emplois, de l’ordre de 40 millions chaque année, ne parviendront pas à absorber les 42,6 millions d’arrivées sur le marché de l’emploi. Déjà 23 millions de personnes ont renoncé en 2013 à trouver un travail, dont beaucoup de femmes.
Le chômage des moins de 25 ans est trois fois supérieur à celui des adultes et l’emploi précaire représente désormais près de la moitié de l’emploi total, cinq fois plus qu’avant la crise de 2008.
L’OIT explique le déficit de créations d’emplois par l’insuffisance de la demande liée aux politiques d’austérité des gouvernements. Elle préconise plus de croissance et un relèvement des salaires, notamment dans les pays du G20.
Quant aux politiques de crédit facile pour relancer l’économie, l’OIT y est favorable à condition que cela ne serve pas à alimenter les marchés boursiers, au détriment de l’économie réelle, comme c’est à nouveau la tendance.