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La crise sociopolitique se poursuit au lendemain de la médiation de la CEDEAO

La crise sociopolitique se poursuit ce lundi au lendemain de la médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec des barricades érigées et des pneus brûlés sur plusieurs artères à Bamako.

Plusieurs commerces et les banques sont restés fermés dans la capitale malienne après l’appel à poursuivre la désobéissance civile, lancé dimanche par la jeunesse du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). La présence des forces de l’ordre sur les grands axes et ponts était visible pour essayer d’empêcher des groupes de jeunes d’ériger des barricades.

Après quelques heures de blocages, la police est intervenue pour enlever des barricades enflammées à plusieurs endroits de la ville. Elle a été appuyée par des citoyens dépités par la tournure que prend cette désobéissance civile.

Eprouvée par les barricades et les manifestations sporadiques, la population a commencé aussi à manifester son ras-le-bol. “Est-ce là la désobéissance civile ce que nous voyons dans les rues de la capitale aujourd’hui? Empêcher les citoyens à vaguer à leurs occupations, à aller à la recherche du pain quotidien?”, s’est interrogée une jeune mère de famille contrainte de marcher plusieurs kilomètres à pied, faute de moyens de transport en commun.

“Ce n’est pas parce qu’ils veulent la tête d’IBK (le président Ibrahim Boubacar Kéita) que nous ne devons pas gagner notre vie. Ils empêchent les gens de sortir en leur faisant peur ou en les agressant”, a indiqué Bakary Doumbia, chauffeur de véhicule de transport en commun interrogé par Xinhua.

“Nous sommes aussi obligés de rester à la maison de crainte que ces enfants ne s’en prennent à nos véhicules. Est-ce que ce sont les leaders du M5-RFP qui vont nourrir nos familles?”, s’est offusqué Doumbia.

“Il est vrai qu’on ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs. Mais, ce n’est pas non plus une raison suffisante pour sacrifier les citoyens sur l’autel d’une lutte politique”, a confié à Xinhua Sinaly Koné, un enseignant à la retraite.

“Quand on empêche un chauffeur de taxi ou de Sotrama (véhicule de transport en commun) de circuler pendant deux à trois jours, on le prive de précieux revenus pour nourrir sa famille”, a-t-il ajouté.

Et dans les quartiers de Bamako, ces points de vue de nos interlocuteurs sont de plus en plus largement partagés.

Tout en se félicitant des recommandations de la mission de la CEDEAO, la conférence des présidents de l’Alliance EPM (Ensemble pour le Mali, majorité présidentielle) a exhorté l’Etat à “tout mettre en œuvre pour sécuriser le District de Bamako et l’ensemble du territoire national”.

Pour de nombreux observateurs, le pays est toujours dans l’impasse par rapport à la résolution de cette crise sociopolitique.

Selon des sources diplomatiques, les présidents de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Sénégal sont attendus à Bamako jeudi pour essayer de faire bouger les lignes entre le pouvoir et le M5-RFP.

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