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La Crimée, un certain regard

Lev Matochine, attaché de l’Ambassade de Russie à Bamako, donne ici ces impressions du voyage effectué en Crimée en voiture lors de son congé en mai dernier. Il accompagne ses observations personnelles de quelques renseignements instructifs sur la situation actuelle dans cette région de la Russie.

La Crimée, une péninsule sur la mer Noire, historiquement faisant partie de l’Empire Russe depuis presque 3 siècles, et peuplée essentiellement par les Russes, s’est réunifiée à nouveau avec la Russie le 18 mars 2015 à la suite du référendum, où 97,2% de votants se sont prononcés pour ce retour aux sources.

Comme je me trouvais en congé, j’ai été pris par le désir d’aller voir sur place, comment se présentent les choses sous leur vrai jour dans ce territoire, lieu de longue histoire (les premiers sites d’habitation le long des côtes criméennes ont été créés par les marins et marchands de Gênes bien avant Jésus-Christ), de riche culture, de pèlerinage des artistes, écrivains et poètes, bien connu par ces célèbres stations balnéaires. C’est également ici, qu’était située la résidence d’été des tsars russes (palais de Livadia – voir ci-contre). Et c’est aussi en Crimée, à Yalta, qu’a eu lieu en février 1945 la conférence historique de trois leadeurs de la coalition antihitlérienne, qui a défini les principes de l’organisation du monde d’après-guerre. Bref, c’est un terrain intéressant à bien des égards et aux vues touristiques de beauté exceptionnelle.

Vue du pont de Kertch entre la péninsule de Crimée et la Russie continentale

Ce qu’il y a aussi d’exceptionnel en Crimée c’est le nouveau pont de Kertch, tout flambant neuf, de 19 Km de longueur, qui relie dorénavant la péninsule avec le reste du territoire russe. Cet ouvrage, un joyau des technologies les plus sophistiquées, a été réalisé en un temps record (février 2016 – mai 2018). Sa partie automobile a été inaugurée avant terme le 15 mai dernier, la partie ferroviaire devrait être prête en 2019. La traversée en voiture ne prend que 8 minutes au lieu de plusieurs heures comme auparavant à bord d’un ferry.

Une fois sur place, j’ai été témoin de transformations en cours dans de multiples aspects de la vie de la presqu’île. Voici quelques chiffres et faits à l’appui.

Actuellement les autorités russes poursuivent un programme ambitieux pour assurer l’égalité en droits des minorités ethniques sur cette péninsule où le dialogue interculturel fructueux s’effectue à travers plus de deux mille ans de son histoire par les Grecs, les Arméniens, les Tatars Criméens, les Allemands, les Russes et les Ukrainiens.

Aujourd’hui la majorité de la population est composé des Russes (65%), des Ukrainiens (15%) et des Tatars Criméens (10%). Les autorités régionales prêtent une attention particulière pour assurer une représentation équitable de ces nationalités à divers échelons des organes du pouvoir, ainsi que dans les établissements d’enseignement.

Conformément à la politique d’Etat dans le domaine d’éducation, avant le début de la première année scolaire les parents choisissent pour leurs enfants la langue d’enseignement de leur préférence parmi le russe, l’ukrainien et le tatar criméen. En 2017 96,8% des élèves ont opté pour le russe, 3% ont choisi le tatar criméen et 0,2% – l’ukrainien.

Il va de soi, que les manuels sont imprimés en trois langues susmentionnées. Par exemple, en 2017 plus de 60 000 manuels en ukrainien ont été mis à la disposition des familles pour rendre l’enseignement scolaire disponible en langue maternelle.

D’après les données officielles, le tatar criméen est la langue d’enseignement dans 15 écoles qui comptent 3753 élèves, l’ukrainien – dans une école avec 146 élèves. En plus, dans 31 écoles russophones il y a 133 classes spéciales pour les 1879 élèves, qui préfèrent suivre les cours en tatar criméen et aussi 13 classes spéciales où les disciplines sont enseignées en ukrainien (172 élèves).  Au total, la politique d’Etat dans le domaine d’éducation a permis à plus de 11 mille Criméens d’apprendre, y compris de manière facultative, les disciplines en leurs langues maternelles.

Le droit d’accès des minorités ethniques aux langues maternelles est aussi garanti dans l’espace médiatique : 58 médias régionaux sont ukrainophones et 78 – en tatar criméen.

Pour mettre l’autogestion des minorités ethniques en Crimée sur de nouveaux rails 14 autonomies nationales et culturelles ont été enregistrées au niveau régional dont 2 appartiennent aux Tatars Criméens. Leurs organismes publics, comprenant 20 000 personnes au total, sont nombreux et actifs. La contribution financière du gouvernement fédéral aux initiatives culturelles et nationales des Tatars Criméens s’élève à un montant de 125 millions d’euros. Le projet le plus en vue – la construction de la mosquée-cathédrale de Simferopol – chef lieu de la région – d’une capacité de 4000 fidèles.

Sur le plan économique et social, la réalisation du programme fédéral de développement socioéconomique de la République de Crimée et de la ville de Sébastopol à l’horizon 2020 a déjà apporté des résultats probants: les pensions ont  doublé et le salaire moyen a augmenté de 60%.

En plus, étant donné le manque dangereux d’électricité et d’eau provoquée par la coupure de ces ressources par l’Ukraine, deux centrales thermiques ont été lancées et le réseau de distribution d’eau potable a été étendu de 100 km.

La construction accélérée de nouveaux éléments d’infrastructure et la rénovation d’anciens sites sont en cours. En 2013-2018 les travaux ont été entrepris en vue de remettre en état 520 Km de routes. En 2021 ce chiffre doit atteindre 1220 Km, sans prendre en compte l’autoroute nationale Tavrida, qui sera ouverte en septembre 2020.

Selon des sondages récents, menés par l’Agence fédérale des nationalités russe, 75% des Criméens sont satisfaits de leur niveau de vie et 65% considèrent la situation dans la péninsule comme positive.

Le progrès du développement socioéconomique de ces quatre dernières années a été constaté par plus de 100 délégations étrangères, qui ont visité la péninsule en 2017 pour se faire une opinion impartiale sur la situation réelle sur place.

Parmi les visiteurs de marque – Silvio Berlusconi, ex-premier ministre d’Italie, Yukio Hatoyama, ex-premier ministre du Japon, Thierry Mariani, ex-ministre des transports de France, sans parler de nombreuses délégations parlementaires de l’Allemagne, de la France, de la Serbie et de l’UE.

Les portes de la Crimée sont toujours ouvertes à tous ceux qui veulent bien y venir pour sw faire découvrir ce joyau de la Russie ou simplement pour se reposer dans ce coin touristique aux multiples côtés alléchants.

                                            

Lev Matochine

Attaché de presse

de l’Ambassade de Russie

La reédaction

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