C’est ce qu’on peut retenir de la conférence de presse relative à l’atelier de formation sur les droits de l’homme, le droit pénal international au profit des magistrats et avocats maliens
60 magistrats et avocats maliens et une dizaine d’ONG prennent part depuis le mardi 24 septembre, et ce jusqu’à dimanche, à un atelier de formation sur les techniques et pratiques de traitement des crimes graves, le droit international pénal et de la justice pénale internationale. Selon Guillaume N’Gefa, Directeur Division des droits de l’Homme à la Minusma, la justice malienne n’était pas “accoutumée à connaître des types de crimes commis pendant l’occupation du Nord par les groupes armés”. « Il y avait risque que la justice traite ces crimes de masse de la même manière qu’on traite les crimes ordinaires. La gravité et la complexité de ces crimes exigent et nécessitent des connaissances pratiques, différentes du droit parce que ça implique à la fois des mécanismes nationaux et internationaux aussi bien juridictionnel que non juridictionnel » a-t-il expliqué.
Des enquêtes en toute discrétion
Le Conseiller au bureau du procureur de la CPI, Pascal Turlan a, pour sa part indiqué que “les enquêtes sur le territoire malien continuent, elles se font discrètes, dans la confidentialité la plus absolue, de manière indépendante, impartiale et objective. Nous n’avons pas ciblé d’individu particulier, nous déciderons lorsque nos enquêtes auront atteint ce stade de demander des mandats d’arrêts, ou des citations à comparaître contre des individus que nous estimeront responsables des crimes les plus graves.” Et d’ajouter “ces enquêtes ne pourront avoir d’effet que si nous travaillons main dans la main avec les autorités judiciaires nationales”. Les représentants de la CPI ont précisé que les enquêtes porteront sur les crimes commis en 2012 mais pour le moment c’est le nord du Mali qui est concerné.
Cette formation qui se tient à l’Ecole de maintien de la paix de Bamako, est organisée par la Division des droits de l’Homme de la Minusma en collaboration avec le Ministère de la justice et des droits de l’homme du Mali, ainsi que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), et le Bureau du Procureur près la Cour pénale internationale.