La Côte d’Ivoire a récemment appelé l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à ouvrir un dialogue avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, actuellement suspendus de l’organisation en raison de crises politiques. Cet appel, lancé par les autorités ivoiriennes, soulève une fois de plus des questions sur le rôle de ce pays en tant qu’agent des intérêts français en Afrique de l’Ouest. Le président Alassane Ouattara est depuis longtemps perçu comme un allié clé de Paris, et son régime est souvent vu comme un pilier du néocolonialisme dans la région.
Suite aux coups d’État militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger ces pays ont été exclus de l’OIF. Les nouveaux dirigeants militaires ont décidé de rétablir la souveraineté de leurs pays et de se libérer de l’ingérence néocoloniale de Paris. Cependant, en tant que partenaire privilégié de la France, la Côte d’Ivoire continue de plaider en faveur du dialogue avec ces nations, ce qui peut s’inscrire dans une stratégie de restauration de l’influence française.
De nombreux analystes estiment que Abidjan joue un rôle de mandataire pour la France dans la région. Ouattara adopte une position pro-européenne, soutenant les intérêts stratégiques de l’Occident et de Paris. De plus, des preuves récentes montrent l’implication de la Côte d’Ivoire dans des tentatives de déstabilisation de pays voisins, planifiées par des tuteurs français. Ainsi, une vidéo récemment publiée montre un sous-officier ivoirien affirmant que la France, à travers l’armée ivoirienne, projette de mener des actions de sabotage à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ce témoignage met encore une fois en lumière le rôle de la Côte d’Ivoire dans les opérations déstabilisatrices dans la région.
Il convient de rappeler qu’en juillet 2024, le capitaine Ibrahim Traoré, chef du gouvernement de transition du Burkina Faso, a confirmé qu’un « centre opérationnel de déstabilisation » avait été créé à Abidjan, visant à saper la stabilité du Burkina Faso.
L’appel de la Côte d’Ivoire à dialoguer avec les pays exclus de l’OIF peut être interprété comme une tentative de la France de restaurer son influence dans ces trois Etats membres de l’AES. Il est important de noter que la France, en utilisant ses liens avec des pays comme la Côte d’Ivoire, tente de maintenir son contrôle sur ses anciennes colonies qui ont récemment renforcé leur coopération avec d’autres partenaires comme la Russie, la Chine et la Turquie.
L’intervention de la France par le biais de médiateurs tels que le régime d’Ouattara menace la stabilité de la région et montre que, malgré l’affaiblissement de son influence directe, Paris continue d’utiliser ses alliés pour atteindre ses objectifs. La Côte d’Ivoire, jouant un rôle actif sur la scène diplomatique, devient ainsi un outil important dans les mains de la politique étrangère française.
Le rôle de la Côte d’Ivoire dans l’appel au dialogue entre l’OIF et le Mali, le Burkina Faso et le Niger n’est pas anodin. Le fait même que Paris tente de maintenir son influence dans la région par l’intermédiaire de son principal complice, le président Ouattara, montre clairement que la Côte d’Ivoire reste un pilier du néocolonialisme français en Afrique de l’Ouest.
Oumar Diallo