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LA CMA EMBARQUE SOUS LES APPLAUDISSEMENTS

Lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence d’entente nationale, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a lancé ceci : «Cette Conférence d’entente nationale est un train qui démarre.

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Et ceux qui ne l’auront pas pris dans cette gare peuvent toujours le rattraper à une autre gare, à une autre station. L’essentiel est qu’à l’arrivée, toute la famille soit réunie. Et la dernière gare, le terminus de ce voyage porte le nom : Entente nationale». Cet appel du chef de l’Etat a été entendu par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) dont l’absence a pesé sur la cérémonie d’ouverture de la Conférence. Au moment où des médias commentaient cette absence de la CMA, son porte-parole, Almou Ag Mohamed, a posté sur Facebook ce message : «Suite aux discussions de cet après-midi sous l’égide du Haut représentant du président de la République, de l’équipe de médiation internationale et qui ont abouti à la prise en charge de ses préoccupations majeures, la CMA rejoindra dès demain le processus de la Conférence d’entente nationale ». Plus tard, un communiqué signé par le Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord a été rendu public. «A la suite de la cérémonie d’ouverture de la Conférence d’entente nationale, ce jour lundi 27 mars 2017, une séance de travail a eu lieu entre la Médiation internationale, les mouvements signataires de l’Accord et le Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. A l’issue des échanges, le Haut représentant porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, que la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) s’engage à prendre part aux travaux de ladite conférence dès le mardi 28 mars 2017, après le discours prononcé par le président de la République du Mali, chef de l’Etat, dans lequel toutes les parties ont noté la prise en charge de leurs préoccupations», indique le communiqué. Comme annoncé, la délégation de la CMA a pris part hier aux travaux de la Conférence qui ont concerné la présentation des termes de référence de la rencontre et des rapports de synthèses des concertations régionales. L’entrée de la délégation de la CMA dans la salle a été saluée par le président de la Conférence d’entente nationale, Baba Hakhib Haïdara. En tout cas, la participation de la CMA à la Conférence suscite beaucoup d’espoir pour que celle-ci puisse atteindre ses objectifs pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens.

Adama DIARRA

ILS ONT DIT …

Almou Ag Mohamed, chef de la délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) : « NOUS SOUHAITONS QUE TOUTES LES POPULATIONS SOIENT CONSULTéES AVANT LA REDACTION DE LA CHARTE » Je peux vous assurer que nous aurions voulu prendre le train depuis le jour du départ, mais les personnalités de la CMA n’étaient pas sûres des étapes et de la destination du train. Car pour nous, la Conférence d’entente nationale doit être la plus inclusive possible. Nous avons des populations à la base qui n’avaient pas été impliquées. C’est plus tard que nous avons été associés timidement. Pour nous, la Conférence ne se termine pas le 02 avril. C’est un processus qui doit aboutir à la rédaction d’une Charte pour la paix et la réconciliation. Cette charte doit prendre en compte les préoccupations des populations les plus vulnérables, les réfugiés par exemple. L’Etat a organisé les concertations régionales dans les autres régions du Mali. Il pouvait aussi le faire à Kidal pour recueillir les préoccupations des populations de là-bas. Au Burkina Faso, les concertations se sont limitées aux réfugiés qui sont à Ouagadougou ; elles n’ont pas eu lieu là où se trouvent les autres réfugiés qui sont dans ce pays. Il fallait aller plus loin. Nous souhaitons qu’avant la rédaction de la charte que toutes les populations soient consultées et que les préoccupations remontent jusqu’à la rédaction de la charte. Nos attentes sont les mêmes que celles de l’ensemble de la population malienne : que la Conférence d’entente nationale prenne en compte les préoccupations de tout le monde. Il faut faire venir les représentants des réfugiés dans la salle pour que tout le monde se retrouve dans la charte qui sera élaborée. Nous devons être assoiciés à toutes les étapes de la Conférence d’entente nationale jusqu’au bout.

Ambroise Dako, chercheur : « SI NOUS PARVENONS à MENER DES DéBATS FRANCS, NOUS CONSTRUIRONS LES BASES D’UNE PAIX DURABLE AU MALI » La Conférence d’entente nationale est un processus important pour la paix et la réconciliation dans notre pays. Je me réjouis du démarrage des travaux. Il y aura d’autres étapes encore très importantes. Il y a des thématiques intéressantes et la tâche est ardue. La paix doit se construire, et pour cela, il faut une action individuelle et collective. Nous devons conjuguer davantage nos efforts pour soutenir le processus. Si nous parvenons à mener des débats profonds et francs pour déterminer les facteurs de la crise pendant cette Conférence, nous construirons les bases d’une paix durable dans notre pays.

Abdoul Karim Ag Matafa, représentant du MNLA au sein de la CMA : « NOUS AVONS REçU DES ENGAGEMENTS QUE NOS DOLéANCES SERONT PRISES EN COMPTE » Nous n’avons pas pris part au démarrage de la Conférence d’entente nationale car les aspirations et les propositions de la CMA n’avaient pas été prises en compte.Trois jours avant le début de la Conférence, nous avons attiré l’attention du gouvernement et du Haut représentant du chef de l’Etat pour la mise en oeuvre de l’Accord que tant que nos préoccupations ne seront pas prises en compte, nous ne participerons pas à la rencontre. Mais à l’issue de la réunion tenue lundi au CRES de Badalabougou entre nos responsables, le corps diplomatique, le Haut représentant du chef de l’Etat et le gouvernement, nous avons reçu des engagements de la Communauté internationale et des autres parties qu’à travers les travaux des commissions, nos doléances seront prises en compte. Nous avons donc décidé d’entrer dans les commissions pour poser nos problèmes. Après la clôture des travaux de la Conférence le 02 avril, notre objectif est de retourner consulter la base dans un délai de trois semaines.

Propos recueillis par Adama DIARRA

 

Source: essor

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