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La centrale solaire de Sanankoroba, quatre mois après, n’a toujours pas procure de la lumière : La ministre de l’Energie entre galéjade et amateurisme

Nommée à la tête du département de l’énergie et de l’eau à la faveur du réaménagement de l’équipe gouvernementale le 1er juillet 2023, Mme Bintou Camara ne cesse de défrayer la chronique depuis sa prise de fonction, multipliant bourdes et tâtonnements. Qui ne se rappelle de ses sorties spectaculaires à la télévision nationale affirmant avec force conviction que 59 citernes destinés à l’EDM ont été détournés avant d’être piteusement désavouée par les enquêtes.

Comme si cela ne suffisait pas la ministre de l’énergie et de l’eau, lors de la pose de la première pierre des travaux  de la centrale solaire de Sanankoroba le vendredi 24 Mai 2024  avait promis au micro des journalistes de l’ORTM que cette centrale  procurera ses premiers faisceaux lumineux seulement quatre mois après la pose de la première pierre. A quelques encablures de cette date, les fruits respecteront-ils  la promesse des fleurs ? Mme la ministre va-t-elle ajouter une nouvelle corde à son arc à la mélodie lugubre et désespérante ? Au terme de quatre mois de délai souverainement fixé sans lumière, Mme la ministre de l’énergie et de l’eau va-t-elle se résoudre à rendre le tablier pour laver son honneur et sa dignité mis à rude épreuve ?

Et pourtant elle avait la faveur des préjugés avant sa nomination à ce poste stratégique, pour non seulement avoir été la conseillère du Président de la transition en charge de l’énergie, mais aussi et surtout pour avoir audité l’EDM-sa pendant des années. Donc loin d’être une novice dans les rouages de l’EDM, elle semblait être la personne la mieux indiquée pour apporter la catharsis indispensable à ce secteur énergétique hautement stratégique pour l’économie. La ministre Bintou Camara, forte de sa grande connaissance du milieu et du dossier était attendue pour sortir le secteur énergétique  de l’abyssal trou dans lequel il a été mis. Mais en fin de compte elle s’est montrée incompétente et en a même rajouté à la confusion et à la mauvaise gouvernance. D’abord en s’immixant dans la gestion de la société  en se substituant aux décideurs, ensuite par ses choix tant d’opérateurs économiques fournisseurs d’hydrocarbures que de stratégies de gestion, la société ne fait que s’enfoncer dans le gouffre et les usagers loin d’être satisfaits ne font que broyer du noir et leurs entreprises en pâtissent énormément.

Mme la ministre va-t-elle ajouter une nouvelle corde à son arc à la mélodie lugubre et exténuante ?

A quelques jours de la fin du délai « souverainement » fixé par la ministre de l’énergie et au regard de l’état d’avancement des travaux sur le terrain, il est fort à parier que nous allons assister à la énième violation de la parole donnée, bref de l’engagement pris devant le peuple malien. Mme la ministre va inexorablement ajouter une nouvelle corde à son arc à la mélodie lugubre et exténuante. Sous d’autres cieux elle démissionnerait  pour laver son honneur  ou serait simplement démise de ses fonctions pour mensonge d’Etat, mais puisqu’elle est loin d’être la première autorité à avoir violé son engagement, voire sa parole donnée, donc  elle peut allègrement continuer à assumer  ses responsabilités  à ce poste sans être inquiétée. Les pintades ne regardent-elles pas celle qui les guide ?

 Au terme des quatre mois de délai souverainement fixé, sans lumière Mme la ministre de l’énergie et de l’eau va-t-elle se résoudre à rendre le tablier pour laver son honneur et sa dignité mis à rudes épreuves ?

Si cette question est légitime et justifiée, elle trouve cependant sa réponse dans la gestion globale des affaires du pays. Laquelle gestion est sujette à controverse et à violation de plusieurs engagements. Donc c’est probablement faire un mauvais procès à Bintou Camara, que de lui demander de rendre le tablier pour n’avoir pas respecté ses engagements  multiples et variés et ayant commis trop d’impairs.  Contrairement à des hommes de la trempe des anciens premiers ministres Zoumana Sacko, Oumar Tatam Ly, de l’ancien ministre de la justice, Me Mamadou Ismaël Konaté et de l’ancien substitut du procureur de Kati, Malick Coulibaly qui ont tous démissionné de leurs postes respectifs pour ne pas être comptables des pratiques contraires à la gestion  orthodoxe, républicaine et transparente des affaires de l’Etat, Mme la ministre de l’énergie pourrait  rester sans coup férir  à son poste en foulant aux pieds les vertus de la morale, de la confiance, de l’honneur et de la dignité car c’est l’air du temps.

En somme, toute gestion saine et rigoureuse doit produire les résultats escomptés, mais celle à laquelle nous assistons dans le secteur de l’énergie au Mali est loin d’être orthodoxe par la faute d’abord de la cheffe du département, qui fait du pilotage à vue. Cette énième bourde de la cheffe du département en charge de l’énergie et relativement au non-respect du délai souverainement fixé pour l’exploitation des premières plaques solaires 4 mois après la pose de la première pierre de la centrale solaire de Sanankoroba, n’est en réalité que la face visible de l’iceberg des errements de la Ministre depuis sa nomination à ce poste.

       

Youssouf Sissoko

L’Alternance

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