(Agence Ecofin) – Le département Infrastructures, villes et développement urbain (PICU) du groupe de la Banque africaine de Développement (BAD) a publié son rapport « Transport et TIC » 2016. Il ressort de ce document, qu’au cours de l’année dernière, l’institution financière africaine a débloqué 142,6 millions de dollars pour soutenir quatre projets TIC nationaux et multinationaux. Il s’agit du projet « 50 millions de femmes africaines ont la parole » ; le projet de communication et de transport sur le lac Victoria ; la dorsale transsaharienne de fibre optique et la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale-composante Congo.
En ce qui concerne le projet « 50 millions de femmes africaines ont la parole », il s’agit d‘une plateforme d’information et d’un réseau social qui met en relation les femmes entrepreneuses dans 36 pays. D’une valeur globale de 13,8 millions de dollars, le projet dont la réalisation doit débuter en 2018 est financé à hauteur de 12,4 millions de dollars de la BAD (don) tandis que le marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contribuent à hauteur de 1,4 million de dollars. Opérationnelle dès 2021, cette initiative devrait enregistrer 50 000 utilisatrices par mois et faciliter l’accès des femmes aux sources de financement pour la croissance de leurs activités et la création d’emplois.
Pour ce qui est du projet de communication et de transport sur le lac Victoria, il couvre l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie. Il vise à sécuriser la navigation sur le plus grand lac africain. D’une valeur globale de 37 millions de dollars, l’initiative dont les travaux de réalisation débutent cette année, bénéficie d’un prêt de 25 millions de dollars de la BAD, d’un financement de 4,8 millions de dollars de l’Union européenne et de 6,8 millions de dollars apportés par les gouvernements d’Ouganda, du Kenya et de Tanzanie. Une fois opérationnel en 2020, ce projet compte réduire de 80% le nombre de décès causés par les naufrages grâce au système d’alerte et de secours, couvrir 80% du lac par les réseaux de téléphonie mobile, envoyer aux usagers des alertes en cas d’intempéries.
Pour la dorsale transsaharienne de fibre optique, le projet va renforcer l’accès au haut débit entre le Niger et le Tchad. D’une valeur de 84 millions de dollars, ce projet qui débute cette année, porte sur le déploiement de 1007 km de fibre au Niger et de 503 km pour relier le pays au Tchad. A travers l’initiative qui bénéficie d’un don de 13,3 millions et d’un prêt de 33,4 millions de dollars de la BAD, d’un don de 35,1 millions de dollars de l’Union européenne et d’une contribution financière respective de 3,5 et 2,7 millions dollars des gouvernements nigérien et tchadien, le taux de pénétration d’Internet devrait passer de 15% à 30% au Niger et de 10% à 20% au Tchad. Opérationnel dès 2020, le projet permettra le développement de l’e-gouvernement, l’amélioration du cadre d’apprentissage des étudiants et élèves.
Enfin, avec le projet de la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale-composante Congo, il s’agit du déploiement de 550km de fibre optique pour renforcer l’accès à Internet dans le pays et dans la sous-région. D’un coût global de 73 millions de dollars, le projet qui démarre cette année et s’achève en 2020, bénéficie d’un prêt de 57,1 millions de dollars de la BAD et d’un investissement de 15,9 millions de dollars du gouvernement du Congo. Il permettra d’améliorer le niveau d’accès des populations au haut débit, de relever la contribution des TIC au PIB national de 4,4% (2015) à 10%, d’ici trois ans.
En 2016, c’est 118 projets « Transport et TIC » qui ont été financés dans 47 pays. Les projets TIC en particulier touchent 42 pays. L’enveloppe qui a été attribuée à ce secteur en 2016 est en augmentation de 28,6 millions de dollars par rapport à 2015 où elle était de 114 millions de dollars.
Muriel Edjo