Plus d’une cinquantaine de personnes comprenant surtout des femmes et des jeunes ont battu le pavé, le mercredi 3 octobre 2013, dans la ville de Koulikoro, pour protester contre l’installation d’une unité industrielle d’exploitation de sable et gravier sur les berges du fleuve Niger dans la commune urbaine de Koulikoro. Une activité qui cause des dégâts irréparables à l’environnement et contribue à accroitre le chômage des jeunes dans la localité.
Cette marche est partie de l’artère principale de Koulikoro en direction de la cité du gouvernorat. Il s’agissait pour les femmes et les jeunes de manifester leur mécontentement vis-à-vis de l’installation du dispositif industriel pour l’exploitation du sable et du gravier dans la commune de Koulikoro, dont les conséquences sont déplorables pour l’environnement et le contexte social. Ce dispositif appartient à un certain Abdine Yattara, un jeune millionnaire investi dans le domaine du génie civile et du BTP et qui serait un protégé du parti URD.
Selon un manifestant, la révolte de la population serait liée au fait que le propriétaire ne respecte aucune règle en la matière. Car, il aurait occupé un espace à usage d’habitation pour installer son unité industrielle. Ce site est contigü par-dessus à un hôtel » Nana galéni » appartenant à un couple suisse. Selon toujours le manifestant, la machine pollue l’eau et la berge du fleuve avec les produits usés et déversés dans l’eau, mais également le ballet incessant des camions bennes est de nature à dégrader sévèrement les berges, donc une menace pour l’environnement.
Par ailleurs, les manifestants estiment que l’exploitation industrielle du sable est également une menace grave pour l’exploitation artisanale dans les carrières d’où une sérieuse réduction de la main d’œuvre.
Selon des sources concordantes le propriétaire de l’unité a outrepassé toutes les mesures appropriées pour s’installer dans la commune de Koulikoro. Ayant été chassé de partout, il s’est installé à Koulikoro depuis deux ans où son entreprise a été plusieurs fois l’objet de déguerpissement.
Selon d’autres sources, récemment après de multiples plaintes et protestations portées contre lui, l’intéressé aurait adressé une lettre aux autorités municipales de Koulikoro pour exprimer sa volonté d’arrêter ses activités. Mais à la surprise générale en plus de la continuité des travaux, Abdine aurait construit une piste d’accès à son industrie franchissant le chantier allant de la route de Katibougou au fleuve sur une distance de plus de trois cent mètres. Autant de mépris qui ont fait révolter la population de Koulikoro d’où cette manifestation pour réclamer justice et réparation.
Les autorités locales sont soupçonnées par certains marcheurs de complicité avec le promoteur. « Une bouche remplie ne peut pas parler clairement » disent-ils. Pour d’autres, Abdine bénéficie d’une complicité avérée dans la ville de Koulikoro au grand dam de la population désœuvrée qui croupie sous le poids de la misère depuis la cruelle privatisation de l’HUICOMA.
Seule la berge du fleuve est devenue un facteur de soulagement à travers l’exploitation artisanale du sable et du gravier. Une activité désormais compromise.
Zoumana NAYTE
Correspondant à Koulikoro
Source: L’Indépendant