Pour protester contre l’état de dégradation avancé des routes de la ville de Koulikoro, notamment la Route nationale (RN) 27, la jeunesse de cette ville a tenu une manifestation le mercredi 1er septembre 2021. Elle réclame la réparation de ces routes.
Après des communications radiophoniques pour alerter la population, des rencontres avec les autorités locales sans suite, la jeunesse de Meguetan a manifesté le 1er septembre dernier. Pour demander l’entretien de la RN 27 et les routes de la commune urbaine de Koulikoro, la 2e région administrative du Mali. Des voies qui deviennent de plus en plus impraticables, selon la jeunesse.
Des manifestations et arrestations
Située sur la rive gauche du fleuve Niger, à 60 km au nord-est de Bamako, Koulikoro souffre d’un problème de désenclavement. Les routes deviennent de plus en plus impraticables. Depuis plusieurs mois, cette situation persiste entre la jeunesse et les autorités de la région.
« La jeunesse a utilisé tous les moyens de recours », explique un jeune du Conseil Communal de Koulikoro, qui a préféré garder l’anonymat. Il précise que ce problème ne date pas aujourd’hui. Et les lignes ne bougent toujours pas. A l’en croire, les autorités de Meguetan semblent avoir choisi de faire la sourde oreille face à la situation.
Convaincue ainsi de la « mauvaise volonté » des autorités, la jeunesse est passée à la vitesse supérieure. La situation s’est vite dégénéré lorsque les jeunes ont entamé des actions spontanées en érigeant des barricades sur certains tronçons de la ville. Ce qui a conduit à l’intervention de la police pour disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogènes. Cette intervention policière a également entrainé des arrestations. Au moins 11 personnes ont été interpellées à la suite de ces manifestations, dont le président du Conseil Communal de Koulikoro, Sénou Keïta, sa fiancée et sa cousine.
Des condamnations, indignations et demandes
Après une nuit à la maison d’arrêt de Koulikoro (Souban), les accusés ont comparu devant un juge, jeudi 2 septembre 2021. À la suite du verdict, le président du Conseil Communal de la jeunesse a été condamné à un an d’emprisonnement ferme. Quant à sa fiancée et sa cousine, elles écopent respectivement de 3 mois de prison fermes. Deux autres accusés ont également été condamnés à 3 mois de prison avec sursis. Les autres accusés ont toutefois été acquittés par les juges.
Indignés, les jeunes de Meguetan sont loin d’accepter facilement la condamnation de leurs paires. Ils restent « mobilisés à utiliser tous les moyens légaux pour obtenir » la libération de leurs camarades, tout en poursuivant le même combat.
Au-delà de ces revendications, la jeunesse réclame aussi le départ du directeur régional des routes de Koulikoro. Elle demande aussi la réglementation des conditions de circulation des camions-bennes dans la ville de Koulikoro. Il s’agit de fixer un moment propice pour la circulation de ces véhicules, de veiller à leur chargement pour des surcharges, qui contribuent à la dégradation des voies publiques.
Bakary Fomba