Les habitants de Souban, quartier périphérique de Koulikoro, sont très remontés contre l’éleveur de porcs de la localité. L’origine de ce courroux tient au fait que ces animaux laissés à eux-mêmes déterrent et dévorent les restes humains ensevelis au cimetière.

 

Selon les habitants de ce  quartier, le phénomène remonte à l’année 2014. Durant cette période, ils ont constaté une situation inhabituelle au niveau du cimetière. En effet, des passants ont été stupéfaits de constater que des porcs déterrent des restes humains avant de les   manger. L’information a été donnée au chef du quartier et à l’imam. Ceux-ci ont vite rapproché le propriétaire des porcs pour qu’il fasse cesser cet état de fait dégradant  et inacceptable. Leurs nombreuses démarches resteront vaines.

Aussi les habitants décideront-ils  de renforcer les mesures de contrôle autour du cimetière en dotant le gardien des lieux d’un fusil. C’est ainsi que ce dernier a abattu un porc qui cherchait à déterrer un cadavre, il y a un mois environ. Avant d’en informer les autorités coutumières.

Indigné, l’éleveur de porcs porta l’affaire devant la police. Le gardien du cimetière a été interpellé et conduit au commissariat. L’information a rapidement  fait le tour de la ville de Koulikoro. Les responsables du quartier et l’imam ont été convoqués. Sur la base de leur témoignage, le gardien du cimetière a été relâché.

Le propriétaire du porc ne l’entendit pas cette oreille et porta l’affaire devant la justice. La nouvelle de cette convocation a failli créer une insurrection  n’eût été l’intervention de l’imam qui appela au calme. Au lieu de réprimer, les magistrats ont rencontré les parties pour trouver un terrain d’entente dans cette affaire  qui a failli tourner en problème interreligieux.

L’affaire n’a pas été jugée. Par contre, le juge a recommandé au propriétaire de porcs de veiller sur ses animaux et à la population de protéger son cimetière. Cette décision du magistrat ne semble pas plaire à la population. Aussi,  l’imam lui a-t-il  demandé la restitution de l’arme qui a servi à abattre l’animal. On en est là pour le moment.      

 Zoumana Nayté

source : L’Indépendant