Secoué par la plus grande crise intercommunautaire de son histoire depuis presque deux ans, le cercle de Koro retrouve petit à petit son calme d’antan. Cette crise sécuritaire qui s’est manifestée par des tensions intercommunautaires a fait de nombreux morts, des déplacés internes et externes. Elle a également occasionné des dégâts considérables. En effet, des troupeaux entiers ont été décimés et des villages entièrement brûlés. Toute chose qui a provoqué la chute de la production agricole et la baisse des activités économiques.
Grâce aux efforts des plus hautes autorités du pays, des élus, des ressortissants du cercle et des partenaires au développement, les communautés se sont retrouvées à plusieurs reprises pour dialoguer. Même si le chemin a été long et parsemé d’embûches, force est de reconnaitre que les choses ont commencé à rentrer dans l’ordre aujourd’hui. On note, en effet, l’arrêt des attaques directes entre les communautés et la présence de l’armée sur le terrain. De même, certaines populations déplacées sont retournées dans leurs villages et ont pu bénéficier de l’assistance alimentaire de l’Etat.
Malgré cette récente accalmie, la fréquentation des foires reste très timide à cause de quelques attaques des forains par des bandits armés. Les enlèvements et les assassinats des populations civiles dans la partie Sud du cercle de Koro ont également été enregistrés. Avec bientôt la fin des opérations du DDR fixée au 31 janvier, il sera nécessaire de mener sur le terrain des rencontres intercommunautaires pour instaurer le dialogue entre les communautés, renforcer la cohésion sociale afin de créer les conditions pour le retour des nombreux déplacés internes et externes.
Les conséquences de cette crise intercommunautaire se font sentir dans presque tous les domaines de développement à Koro. Le retour des ONG sur le terrain et la reprise des programmes de développement, suspendus suite à l’insécurité, seront un ouf de soulagement pour des populations sérieusement affectées par la crise. Pour l’instant, l’urgence est de penser à l’instauration du dialogue entre les deux communautés, au renforcement des effectifs et des capacités opérationnelles de l’Armée sur le terrain. Il est aussi important d’apporter une assistance alimentaire aux populations.
Moussa NIANGALY
AMAP-Koro
L’Essor