Il rapproche la direction du projet qui siégeait à Bamako de son encadrement technique et des paysans de Kita auxquels il fournit une palette de soutiens
L’accueil fut enthousiaste, à la hauteur des attentes des populations de Kita. Celles-ci sont sorties nombreuses, témoigner au ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, leur conscience de l’importance économique des décisions et des travaux que permettra le nouveau siège du PDRIK (Projet de développement rural intégré du district de Kita et de ses environs) qu’il était venu inaugurer. Le ministre était accompagné de son chef de cabinet, Paul Coulibaly, et du président de la Commission de développement rural à l’Assemblée nationale, le député Idrissa Sankaré.
Ce jeudi 18 février, aux environs de 9h30, de petits groupes de femmes, de chasseurs traditionnels, d’élèves, d’enfants, de vieilles personnes faisaient la haie, le long la route nationale 24 menant à Kita, malgré le petit vent froid qui soufflait. A l’entrée de la ville en arrivant de Bamako, un long sentier argileux bifurque à gauche, se fraie un chemin dans une petite étendue boisée. Un étranger se croirait d’abord dans un de ces bocages riants dont regorge le cercle de Kita. C’est au bord de ce sentier que la cour entièrement clôturée du nouveau siège du PEDRIK (qui est à sa deuxième phase) s’étend à gauche, aménagée avec des voies de circulation, des allées piétonnes et des espaces verts en cours de réalisation. A l’intérieur, se dresse le bâtiment principal d’une superficie totale de 400 m2, comportant une douzaine de bureaux, une salle de réunion, un patio aménagé avec des couloirs tout autour, un bâtiment des archives construit sur 55 m2 et un local pour le gardien.
« Une nécessité absolue », c’est ainsi que le ministre de l’Agriculture a qualifié cette imposante infrastructure qui « trouve sa justification dans le fait qu’il fallait rapprocher davantage l’encadrement technique des usagers afin d’assurer un conseil agricole de proximité. 190 km séparaient la direction du PEDRIK qui siégeait à Bamako de son encadrement technique et des paysans à Kita auxquels elle fournit une palette de soutiens. C’est pour cette raison que le gouvernement, à travers le ministère de l’Agriculture, a sollicité et obtenu auprès de la BID un prêt sous forme d’ISTISNA’A d’un montant de 157 millions de Fcfa dont 130 millions financés par la BID et plus de 14 millions par le gouvernement.
Cet immeuble permettra d’offrir aux agents du PEDRIK et à l’ADRS un confort propice à un travail productif. Le Projet de développement rural intégré du district de Kita et de ses environs est un organe de développement rural travaillant sous la direction de l’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal (ADRS). Il a pour objectif principal d’améliorer les revenus et les conditions de vie de la population malienne, en général, et de celles de la zone de Kita, en particulier. La réalisation de ces objectifs, indique le ministre Denon, permettra « de mieux exploiter les immenses potentialités en ressources en eau et en terres irrigables en vue d’atteindre les objectifs en matière de sécurité alimentaire ». Et Kassoum Denon de citer les réalisations attendues du PEDRIK II. Il s’agit de l’aménagement dans le cercle de Kita de 1 100 hectares de bas-fonds ; 680 hectares de périmètre avec maîtrise totale aménagés à Mahina (cercle de Bafoulabé) ; 90 km de pistes rurales dont 70 km entre Tambaga et Manantali et 20 km entre Sirakoro et Toufinko ; 30 forages dont 10 équipés de pompes solaires et 20 de pompes manuelles et un pont sur le fleuve Daroumé, entre Keniénifé et Séféto.»
Les principales composantes du PEDRIK II sont des aménagements hydro-agricoles dont l’objectif de développement est de contribuer à l’amélioration et à la sécurisation de la production agricole par l’aménagement de 1780 hectares et le renforcement de la productivité agricole. Au nombre des composantes figurent également les infrastructures de désenclavement, l’unité de gestion du projet,l’hydraulique villageoise et les études et supervision consistant, entre autres, à actualiser l’avant projet détaillé pour l’aménagement des 680 hectares en maîtrise totale, à réaliser l’avant projet détaillé pour l’aménagement de 1100 hectares de bas-fonds, l’élaboration du dossier d’appel d’offres et la supervision des travaux.
Le ministre Denon a assuré le représentant local de la Banque islamique de développement, Seydou Bagayogo, de la reconnaissance du Mali : « vous avez beaucoup fait pour ce pays, je peux en témoigner », a-t-il indiqué. Ni les officiels, ni les populations de Kita ne sont restés indifférents à cette cérémonie, vu leur présence massive sur les lieux. L’on enregistrait, entre autres, la présence du préfet de Kita, Siné Dembélé, du maire de la commune rurale de Kita, Djigui Niakaté. Le directeur général de l’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal (ADRS), Georges Keïta, et le coordinateur du PEDRIK II, Oumar Berthé, étaient également présents. Pour ce dernier « Le 18 février 2016, date d’inauguration du siège du PEDRIK, restera mémorable pour les populations de la région de Kayes en général et en particulier celles des cercles de Kita et de Bafoulabé. Cette inauguration revêt une signification capitale pour l’administration des biens de l’Etat», a t-il assuré.
K. DIAKITE
ADRS : BUDGET EN HAUSSE
Il passe de 7,82 milliards de Fcfa en 2015 à 8,34 milliards de Fcfa en 2016
L’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal a tenu le 19 février dernier à Manantali, la cinquième session ordinaire de son conseil d’administration dirigée par son président statutaire, le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon. La session s’est déroulée en présence du directeur général de l’agence, Georges Keïta, du coordinateur du Projet de développement rural intégré du district de Kita et de ses environs, phase 2 (PEDRIK II), Oumar Berthé, et de l’ensemble des administrateurs. L’ordre du jour de la session portait sur « l’examen sans complaisance » du rapport d’activités 2015, l’état d’exécution du budget de l’ADRS 2015, le programme d’activités 2016 de l’agence, assorti d’un projet de budget.
« L’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal, créée par la loi n°10 012 du 20 mai 2010, est un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale des autorités financières », a rappelé le ministre de l’Agriculture. Elle a pour missions principales de promouvoir la réalisation d’aménagements agricoles et la mise en valeur des terres agricoles dans ses zones d’intervention. L’agriculture joue un rôle de choix dans l’économie nationale, a rappelé Kassoum Denon. « C’est en cela qu’elle est considérée comme le moteur de développement de la croissance du pays. Il est donc attendu de l’ADRS, qu’elle inscrive ses actions dans des approches permettant au secteur agricole de rehausser de manière fortement visible sa contribution au développement socio-économique. Elle devra également placer au cœur de son intervention l’amélioration des conditions de vie des populations rurales », a précisé le ministre Denon.
Le budget 2016 de l’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal est arrêté en recettes et en dépenses à 8 344 560 320 Fcfa (7,82 milliards Fcfa en 2015). Le programme d’activités 2016 vise plusieurs objectifs : le développement des aménagements hydro-agricoles et des infrastructures socioéconomiques, la mise en valeur agricole, le renforcement des capacités (plan de communication, information/sensibilisation à travers les médias…), des activités de suivi-évaluation, entre autres.
L’ADRS devra mener des activités propres à améliorer sensiblement les rendements et productions agricoles, la protection de l’environnement, la gestion des effets des changements climatiques par des mesures d’adaptation, d’information climatique, de prévisions saisonnières par le biais de la formation des cadres, agents et producteurs. Procurer des revenus aux producteurs de l’Agence est également un des éléments constituant la gamme d’activités du programme 2016 de l’ADRS.
K. D.