BAMAKO – Des soldats de l’armée malienne à Kidal (nord-est du Mali) ont été attaqués dimanche en fin de journée par des hommes armés non identifiés, contre lesquels ils ont riposté et contrôlaient dimanche soir la ville, a appris l’AFP auprès de responsables locaux.
D’après des responsables au gouvernorat de Kidal, chef-lieu de région à plus de 1.500 km de Bamako, l’armée a échangé des tirs pendant près de deux heures avec les assaillants et elle contrôlait la ville où les tirs n’étaient plus entendus aux environs de 20H00 locales (et GMT).
Ils ont fait un nombre indéterminé de blessés, a indiqué un des responsables sous couvert d’anonymat, qui n’était pas immédiatement en mesure d’apporter des précisions.
Les tirs ont cessé. L’armée malienne contrôle ses positions, a déclaré la même source, évoquant un renfort des soldats de l’opération militaire française Serval et de la mission de l’ONU au Mali, la Minusma, pour la sécurisation de la ville. Elle a toutefois précisé que les militaires français et africains ne sont pas intervenus lors des échanges de tirs.
Les militaires de l’opération Serval et de la Minusma viennent aussi de renforcer le dispositif de sécurité à la mairie de Kidal, où réside et travaille le gouverneur de la ville, à quelques kilomètres du centre-ville, il y a eu des blessés, mais je ne sais pas dans quel camp, a-t-elle ajouté.
Auparavant, le gouverneur de la ville, le colonel Adama Kamissoko avait annoncé les échanges de tirs à l’AFP, expliquant qu’ils se déroulaient au centre-ville de Kidal.
Des gens armés tirent sur les militaires maliens qui ripostent. Je ne sais pas exactement qui tire contre l’armée malienne, mais elle se défend, avait-il dit, sans plus de détails.
Kidal est un fief du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg ayant déclenché en janvier 2012 une offensive contre l’armée malienne dans le Nord qui a ouvert la voie à la crise la plus grave de l’histoire du pays.
Kidal et plusieurs autres localités du vaste Nord malien, incluant Tombouctou (nord-ouest) et Gao (nord-est), ont été occupées pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes armés supplantés par des jihadistes, anciens alliés du MNLA. Ces derniers ont été chassés de ces zones par une intervention militaire franco-africaine déclenchée en janvier, et toujours en cours.
Le MNLA, qui avait été évincé du terrain par les jihadistes, a pris le contrôle de Kidal en février, y refusant la présence des armée et Administration malienne jusqu’à la signature, en juin, d’un accord avec le gouvernement malien et deux autres groupes armés (un touareg, un arabe) ayant leurs bases dans le Nord.
Cet accord paraphé à Ouagadougou avait permis le cantonnement des hommes du MNLA et l’arrivée, début juillet, de soldats maliens, puis de l’Administration. Mais le 26 septembre, les trois groupes armés signataires de l’accord ont annoncé qu’ils suspendaient leur participation aux discussions prévues avec le gouvernement malien, en l’accusant de ne pas respecter ses engagements. Les autorités maliennes ont assuré être toujours disposées au dialogue.
Les échanges de tirs avaient été précédés, dans l’après-midi, d’une explosion. Une source au gouvernorat et une source militaire africaine au sein de la Minusma avaient affirmé à l’AFP qu’elle avait été provoqué par un kamikaze ayant accidentellement manipulé sa ceinture explosive, se tuant sans faire de blessé.
Le gouverneur et le responsable anonyme au gouvernorat ont indiqué qu’il n’y pas eu de mort, et que l’explosion s’est produite dans un entrepôt désaffecté utilisé comme arsenal par les jihadistes.
Après vérification minutieuse, il n’y a pas eu de mort, mais un blessé grave. Nous sommes en train de faire l’identification précise. L’explosion a eu lieu dans un magasin où des armes qui n’appartiennent pas à l’armée régulière, se trouvaient, a dit le colonel Kamissoko, sans fournir d’autres détails.
Il y a eu explosion, mais ce n’est pas le kamikaze qui a explosé. (…) Le magasin appartenait aux islamistes qui ont caché sur place des explosifs et des armes. (…) Un islamiste a été blessé. La Minusma et les militaires de l’opération Serval sont venus sur place pour détruire les explosifs et les munitions qui (y) restaient, a de son côté dit le responsable anonyme au gouvernorat.