Kidal. Ce nom vibre les cœurs des Maliens et en commande le rythme des battements. Les Maliens se souciant de leur devenir, parce que n’ayant que le Mali comme pays d’appartenance, hérité de nos ancêtres. Ils ont bataillé hier, ont fait le sacrifice suprême pour que nous soyons libres aujourd’hui, et que nous disposions d’un pays entier, dont on peut user et abuser.
Hélas, les colonisateurs, ses sbires locaux et des nègres de service, ont continuellement transformé le peuple africain du Mali en bras valides, une classe ouvrière de l’industrie mondiale. Les matières premières de leurs multinationales proviennent de nos champs, de notre sous-sol, et même, ils jettent leur convoitise sur notre soleil, nos déserts et le Sahara, pour y puiser le pétrole, l’or et le manganèse, afin de satisfaire à leur visée géostratégique de prendre la commande du monde et de l’univers. De tout temps, ils ont œuvré pour sevrer notre peuple du bien être humain, qu’il aurait pu bénéficier de ses ressources de Kidal à Kadiolo, de Kayes à Kouri…
Pendant tout le weekend, et ce début de semaine (lundi 13 novembre 2023), Kidal n’est plus seulement le nom d’une ville ou d’une région, mais est devenu le symbole de la souveraineté nationale, de l’indépendance d’une Afrique et d’un Sahel débarrassé des terroristes sous le vocable de «djihadistes», en mission commandée de certaines puissances étrangères. Kidal, le symbole d’une Afrique totalement débarrassée de l’emprise coloniale et impérialiste.
Des véhicules et blindés de la Minusma aux mains des terroristes? Un début de réponse aux soupçons exprimés au sujet de présumée mauvaise foi des casques bleus?
Si besoin en est, la bataille de Kidal est l’occasion pour l’Alliance des Etats du Sahel (AES) constituée par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, de tester sa puissance de feu. Ou alors d’en faire l’économie.
Kidal sous contrôle de l’État malien est devenu le rêve de Maliens, d’Africains soupirant d’indépendance, de souveraineté nationale, en vue d’une gestion optimum des ressources naturelles et humaines dans l’intérêt supérieur des peuples maliens et africains.
Les partis politiques du Mali et la société civile, toute organisation éprise de paix, de stabilité au Mali, doivent saluer la prouesse des FAMa, investissant les coins et recoins de la région de Kidal, fouinant pour détruire le moindre signe de résistance, réduire la moindre force nuisible à la stabilité de cette région et du Mali. Parce que force reste au monopole de la violence qui appartient à l’Etat et à lui seul. Saluer la prouesse des FAMa parce que de la réussite de cette mission régalienne dépend le respect des choix stratégiques du Mali. Chaque parti est libre de ses choix, mais tous doivent inscrire leurs actions dans la défense de l’intérêt général ou s’effacer.
Si les FAMa n’avaient pas réussi une telle prouesse sous les pouvoirs élus, c’est parce que ceux-ci avaient pris l’habitude de s’installer dans leurs privilèges en faisant allégeance et en se livrant, liés des mains et pieds aux puissances étrangères, sans pouvoir défendre assez les intérêts de leur peuple. C’est parce qu’ils ont trahi le peuple et se sont enrichis illicitement en surfacturant les marchés d’achat d’armement, de matériels et d’équipements militaires, et en dotant l’armée de vrais faux blindés. Cela arrive parce qu’ils sont généralement mal élus lors d’élections frauduleuses et peu crédibles. La transition doit autant sécuriser la région de Kidal qu’assainir la conquête du pouvoir politique et dépolitiser l’administration d’Etat.
B.Daou
Source : Le Républicain