Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, a présidé la cérémonie d’ouverture de la 2ème édition de la journée nationale des légitimités traditionnelles. Placée sous le thème « Place et rôle des légitimités traditionnelles dans la prévention et le règlement des conflits », cette cérémonie a enregistré la présence du ministre de l’artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme Andogoly Guindo ; du représentant de Moro Naba du Burkina Faso ; du patriarche des Niaré, Souleymane Niaré et Bajan Ag Hamatou qui représentait les chefs traditionnels des régions du Nord du Mali.
« Rien de durable ne peut se faire dans les villages, les fractions et ou les quartiers sans leur consentement et leur accompagnement. Les légitimités traditionnelles demeurent, pourtant, sans voix au niveau national. Il s’agit d’accorder l’audience et le crédit nécessaires à leur avis, dans la prise de décisions sur les questions de développement. Il s’agit donc de s’appuyer sur leur système de gouvernance avec lequel elles parviennent à gérer, traiter, solutionner jusqu’à l’oubli, des problèmes ou des différends pour amorcer une véritable refondation de l’État », a déclaré le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga. Valoriser les légitimités traditionnelles fait partie de la ferme volonté des autorités de la transition, a-t-il indiqué, avant d’annoncer que plusieurs initiatives ont été prises dans ce sens et que la commémoration de cette journée a pour objectif de contribuer à mieux exploiter le système de prévention et le règlement des conflits des légitimités traditionnelles, tout en les invitant à apporter leur pierre à l’édifice. « La création de cette journée s’explique aussi par le rôle important joué par les légitimités traditionnelles dans la vie de la nation et dans le but d’engager un développement local inclusif, durable et efficace », a-t-il précisé.
Le patriarche des Niaré, Souleymane Niaré, et Bajan Ag Hamatou, ont montré leur satisfaction pour la célébration de la journée. Ils ont montré que leur implication dans la prévention et le règlement des conflits ne fera jamais défaut. Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, s’est beaucoup appesanti sur le passé du Mali, tout en mettant en exergue le rôle et la place des légitimités traditionnelles dans la société malienne. « Les légitimités traditionnelles sont des maillons essentiels dans la société malienne et sont incontournables pour parler des questions et des sujets aussi importants requérant expertise, compétences et aptitudes avérées et reconnues dans la conduite de la réconciliation nationale à la régulation sociale au Mali. Elles sont maintes fois mises à profit dans la recherche de solutions aux différentes crises qui ont émaillé l’histoire contemporaine et même récente du Mali. Les légitimités traditionnelles englobent à la fois les familles fondatrices, les autorités traditionnelles, qui sont les chefs de villages, de fractions et de quartiers (nommés par des actes administratifs), les chefs coutumiers et les chefs religieux. Elles continuent d’exercer une influence forte sur le cours de la vie politique, économique et sociale. Bénéficiant de la reconnaissance, du respect et de la considération de la majorité des populations. Elles s’imposent de fait comme des interlocuteurs incontournables de l’État, des projets de développement et des bailleurs de fonds. Elles jouent un rôle déterminant dans le processus de développement économique, social et culturel durable du pays», a-t-il fait savoir. Les activités prévues sont entre autres, conférences, débats, une exposition photos sur les légitimités traditionnelles, des consultations médicales ophtalmologiques et en géronto, gériatrie.
Moussa Samba Diallo
Source : Le Républicain