Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Kidal, entre reconquête et renaissance : la visite du général Sadio Camara révèle l’ampleur du pillage orchestré par les groupes terroristes

Le souffle aride du Sahara n’est plus synonyme d’abandon à Kidal. La ville, autrefois un douloureux rappel de l’absence étatique, se métamorphose. Le hissement des couleurs nationales maliennes n’est pas qu’un simple symbole ; il incarne la reprise en main d’une région longtemps disputée. Le général de corps d’armée Sadio Camara, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, a récemment marqué cette avancée par une visite cruciale, signalant une étape majeure dans la reconquête de la souveraineté malienne.

Au Cœur du Réseau Terroriste : Les Mines d’Or Illégales de Kidal

Bamada.net-Après une première étape rassurante au Camp 2, fraîchement sécurisé par les Forces Armées Maliennes (FAMa), le Ministre Camara a orienté sa mission vers des zones encore plus révélatrices de l’emprise terroriste : les sites de raffinerie d’or artisanale. Nichés au cœur du massif de l’Adrar des Ifoghas, ces sites ont été, jusqu’en novembre 2023, la propriété de barons du terrorisme. L’or extrait servait alors de source de financement directe à leurs activités violentes.

L’or de la discorde : l’économie parallèle du chaos

Durant plus de dix ans, Kidal a été le cœur palpitant d’un système d’enrichissement illicite, méthodiquement mis en place par une nébuleuse de chefs terroristes, parmi lesquels Bilal Ag Chérif, Al Gabass Ag Intalla, et Mohamed Ag Nadjim. Ces noms, tristement célèbres, ne sont pas seulement associés aux attaques contre l’État malien et ses citoyens, mais également à un pillage économique massif : exploitation illégale de mines, trafics transfrontaliers d’or, blanchiment de capitaux, et extorsion de populations locales.

À Lire Aussi :Septentrion : Assimi arrache une paix précaire à Kidal

 

Le ministre Sadio Camara a personnellement visité plusieurs installations de fortune transformées en véritables centres de raffinage clandestins, où l’or extrait était traité, conditionné, et expédié sans aucun contrôle de l’État. Ces lieux aujourd’hui désertés témoignent encore de l’ampleur du pillage : des machines à laver l’or, des générateurs de forte puissance, des citernes d’eau souillées par les produits chimiques, et surtout, des registres retrouvés par les FAMa recensant les revenus faramineux engrangés. Certains jours, plus de 3 kilogrammes d’or étaient extraits dans une seule zone, selon des données militaires obtenues par notre rédaction.

La vitrine du crime : un luxe édifiant dans un désert meurtri

Mais c’est la visite des infrastructures bâties avec cet or du sang qui a laissé les membres de la délégation stupéfaits. À quelques encablures des anciens sites de raffinage, se dresse un centre commercial fantôme de 336 magasins, construit au beau milieu de nulle part. Son existence n’était connue que de rares témoins locaux. Ce complexe moderne, doté de réseaux d’électricité souterrains, de salles climatisées, et même d’un système de vidéosurveillance, servait à blanchir l’argent généré par l’or et à approvisionner les combattants dans tout le septentrion malien.

Le général Camara n’a pas manqué de souligner l’ironie cruelle de ce contraste : « Alors que des populations vivaient dans la peur et la pauvreté, leurs bourreaux prospéraient dans un luxe insolent au milieu du désert. »

Le quartier dit « Al Bayt Al Mal » – littéralement la maison du trésor – abritait également de villas cossues à l’architecture marocaine, probablement inspirées des réseaux d’intermédiaires établis entre le nord du Mali et le Maghreb. Des documents trouvés sur place laissent entrevoir des transactions avec des partenaires étrangers, confirmant l’internationalisation du système mafieux.

Le 14 novembre 2023, le tournant historique

La date du 14 novembre 2023 restera gravée comme celle de la libération de Kidal. C’est ce jour que les FAMa, dans une opération coordonnée de haute intensité, ont réussi à déloger les groupes terroristes, mettant un terme à des années de défiance vis-à-vis de l’État central. Depuis, les autorités maliennes s’emploient à rétablir une présence durable : services administratifs, hôpitaux mobiles, écoles, et surtout, sécurité.

La visite du ministre s’inscrit donc dans une dynamique de restauration de la souveraineté, mais aussi de reconstruction morale et économique. Lors d’un point de presse improvisé au pied d’une ancienne raffinerie, le général Camara a déclaré :

« Nous ne sommes pas ici pour contempler les ruines du passé, mais pour poser les fondations d’un avenir équitable et contrôlé par l’État. L’or de Kidal doit désormais briller pour tous les Maliens. »

Un message fort, un avenir à construire

Au-delà de l’aspect militaire, la visite du général de corps d’armée Sadio Camara porte un message politique fort : celui de la reconquête non seulement territoriale, mais aussi économique, psychologique et mémorielle. En révélant à la nation l’ampleur du pillage perpétré sous couvert du terrorisme, l’État entend restaurer la confiance entre Kidal et le reste du pays.

À Lire Aussi :Dialogue inter Maliens: les notabilités de Kidal saisissent la main tendue d’Assimi

 

La tâche reste immense : redonner aux populations locales un espoir durable, intégrer les jeunes dans des projets productifs, et éviter que les erreurs du passé ne se répètent. Mais la volonté est là, incarnée par cette visite de terrain, sincère et sans fard.

Bamada.net, témoin de la résilience malienne

Votre journal Bamada.net continue de vous informer depuis les coins les plus reculés du territoire national, là où se joue l’avenir du pays. À travers cette chronique, nous voulons témoigner de l’engagement sans faille de nos Forces armées, mais aussi rappeler que la paix durable ne sera possible que si justice, transparence et développement accompagnent chaque avancée militaire.

Nous continuerons à suivre de près cette transformation en cours, aux côtés de ceux qui, chaque jour, redessinent les contours d’un Mali souverain, digne et debout.

 

NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.

 

Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct