Le président Macky Sall a pris une décision sans précédent ce week-end en annonçant le report sine die de l’élection présidentielle prévue le 25 février, plongeant ainsi le Sénégal dans une profonde crise politique. Cette décision a choqué les Sénégalais qui attendaient ce scrutin comme un moment crucial pour l’avenir du pays, souligne Caroline Roussy, directrice de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

Bamada.net-Il y a exactement six mois, Macky Sall avait créé la surprise en renonçant à briguer un troisième mandat, provoquant un séisme politique au Sénégal. Cependant, la récente annonce du report de l’élection présidentielle jette le pays dans l’incertitude, suscitant la colère de la population. Élu en 2012 et réélu en 2019, Macky Sall est depuis plusieurs mois vivement critiqué pour sa gestion autoritaire du pouvoir, marquant une fin de règne tumultueuse où les libertés sont remises en cause.

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La tension monte dans le pays, réputé pour être un “îlot de stabilité” en Afrique de l’Ouest. Les heurts qui secouent actuellement le Sénégal témoignent de l’incompréhension et de l’inquiétude face à cette décision du président en exercice depuis 2012.

L’un des principaux opposants du président, Khalifa Sall, qualifie cette décision de “coup d’État constitutionnel” et accuse Macky Sall d’entretenir un “rêve d’éternité”. Bien que le chef de l’État affirme ne pas être candidat à sa propre succession, l’opposition dénonce une manœuvre visant à maintenir le pouvoir en place.

Les raisons avancées pour justifier le report de l’élection, notamment le conflit entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale, sont vivement critiquées. Selon Caroline Roussy, ces raisons sont “complètement injustifiées et injustifiables”. L’exclusion de Karim Wade, un ténor de l’opposition dont la candidature n’a pas été retenue, ainsi que des soupçons de corruption de deux juges constitutionnels, sont au cœur des tensions. Cependant, ces accusations ne reposent actuellement que sur des soupçons, et une commission parlementaire a été demandée pour enquêter sur ces affaires.

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L’opinion publique sénégalaise s’interroge sur la légitimité de ce report, perçu comme une manœuvre politique destinée à influencer le cours du scrutin présidentiel. La crise politique actuelle souligne les défis auxquels est confronté le Sénégal, traditionnellement considéré comme un bastion de stabilité en Afrique de l’Ouest. La communauté internationale surveille de près l’évolution de la situation dans ce pays clé de la région.

Moussa Keita

Source: Bamada.net