La musique africaine est en fête à Nairobi. C’est là que se tient les 16 et 17 novembre la seconde édition de la conférence Acces, un évènement organisé par la fondation Music in Africa qui rassemble des dizaines de professionnels du secteur venus de différents pays. En tête d’affiche des stars telles que le Nigérian Mr Eazi, le Camerounais Blick Bassy et le Kényan Blinky Bill. Le but est de créer des collaborations et faire la promotion des artistes du continent. Et jeudi, pour la soirée de lancement, la musique kényane était à l’honneur.
Différentes générations, différents styles de musique kényane. La guitare traditionnelle de Johnston Mukabi, le chant virtuose de Winyo, l’oiseau en Kiswahili et puis les chansons d’amour d’Eric Wainaina, la star de la soirée, qui s’est vue attribuer un prix honorifique : « Je suis très honoré. On ne fait pas ce métier pour les prix. Mais quand votre travail est reconnu, vous remerciez votre bonne étoile. »
Une distinction qu’il a voulu dédier aux collaborations entre artistes : « Lorsque les artistes se rencontrent, ils peuvent créer quelque chose de beaucoup plus grand, de beaucoup plus ambitieux que la simple somme de leurs créativités individuelles. »
Après une première édition l’année dernière à Dakar, Acces pose donc ses valises à Nairobi, car selon Eddie Hatitye, le directeur de la fondation Music in Africa, le Kenya est maintenant dans le top 5 des scènes musicales africaines. « Du point de vue de la musique, les choses sont vraiment en train de bouger à Nairobi, raconte Eddie Hatitye. On voit l’émergence d’une musique urbaine fascinante, mais surtout le secteur est en train d’utiliser les nouvelles technologies pour inventer de nouvelles formes de partage digital de la musique. »
Grâce à une pénétration importante d’internet et des téléphones portables, les Kényans ont en effet un accès de plus en plus facile et rapide à la musique. Pourtant, les artistes kényans peinent encore à être reconnus internationalement, déplore Tabu Osusa, fondateur de Ketebul Music, une organisation qui promeut la musique kényane : « Nous avons 42 communautés différentes au Kenya. Donc nous sommes extrêmement riches culturellement. Et nous devons transformer, utiliser cela dans notre musique pour que nos artistes fassent la différence. »
Aujourd’hui et demain, artistes et labels plancheront donc sur la collecte des redevances, les modèles de distribution et le développement des plateformes de streaming sur le continent.
RFI