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Kati Une lutte sans fin contre les ordures

Kati, une ville de plus en plus peuplée avec la pression de l’exode rural, en seulement quelques ans, elle a vu sa population doubler. Cette forte croissance démographique a engendré une très importante urbanisation qui occasionne à son tour l’insalubrité et des graves inondations. Face à cette situation, les acteurs s’organisent, à travers une bonne gestion des déchets, pour endiguer le phénomène.

Les villes maliennes ne sont ni propres, ni salubres. Les entrées et les sorties de beaucoup de nos agglomérations se singularisent par le spectacle repoussant de tas d’immondices et de sacs plastiques. Cependant, nos villes ne sont-elles pas finalement ce que, nous, populations et autorités, en avons fait. A Kati, ville située à 15 km de Bamako, les ordures ménagères sont très mal gérées. A certains endroits, les rues sont de mini-décharges de déchets. Il n’est pas rare de voir quelqu’un jeter en pleine rue ou sur la chaussée, en toute innocence, des épluchures d’orange, une peau de banane, des coques d’arachide, un mouchoir en papier usagé, un sachet ou un gobelet en plastique ….

Salimata Ballo est une aide-ménagère âgée de 15 ans qui travaille dans une famille à Kati Koko. Son rituel est bien rodé depuis deux ans: chaque matin, elle se réveille très tôt pour balayer la cour.  Et pour se débarrasser de ses ordures, la jeune ménagère ne cherche pas de midi à quatorze heures, elle jette tout dans la rue ou dans les caniveaux.  Contrairement à Salimata, Awa Diarra, aide-ménagère de 20 ans travaillant dans une famille à Kati Nimorila, est consciente des conséquences de l’insalubrité sur la santé des populations. « Ça fait 4 ans maintenant que je suis aide-ménagère, j’ai eu la chance d’aller à l’école, mais je n’ai pas pu terminer les études par manque de moyens. Je travaille pour avoir de l’argent et subvenir à mes besoins, je me lève très tôt le matin pour faire tous les travaux de la maison (cuisine, vaisselle, lessive). Concernant les ordures, après avoir balayé la cour, je jette les ordures dans la poubelle», explique-t-elle.

La gestion des ordures concerne tout le monde, il est indispensable de mettre en place une gestion efficace et appropriée des déchets solides pour atteindre les objectifs de développement durable.

La ville de Kati est caractérisée par l’existence d’habitats spontanés et irréguliers sous équipés dont la restructuration se heurte à des contraintes d’ordre foncier, financier et de relocalisation de populations et une absence quasi-totale de lotissement. L’occupation par l’habitat de zones inondables pendant l’hivernage engendre des difficultés d’assainissement qui constituent l’une des premières préoccupations des autorités locales. De plus la gestion des eaux usées (eaux vannes, eaux de cuisine, eaux de lessive, eaux de toilette) constitue une préoccupation majeure aussi bien pour les populations que pour les autorités municipales.

Selon Manou Diarra, ingénieur en génie civil et chef du service urbain de la mairie de Kati, dans la plupart de nos villes africaines, l’assainissement est devenu un enjeu majeur. « C’est un casse-tête qui pose beaucoup de problèmes à nos dirigeants. Le problème est dû à un manque de réalisme et d’approche. Les enjeux de la problématique de la gestion des déchets échappent à nos dirigeants. Ce qui fait que la plupart de nos villes sont envahies par les ordures. Chaque citoyen produit des ordures, à cet égard-là chacun aussi doit contribuer pour que nos villes soient assainies. Nous devons urgemment chercher les différents moyens de recycler les déchets et commencer à prendre des mesures concertées et globales pour éviter que ce problème ne continue à se reproduire dans le futur.»

Pour lui, c’est le rôle des pouvoirs publics de créer un cadre idéal pour la gestion des ordures. « A notre niveau, nous ne sommes pas restés les bras croisés. Il y a un peu moins d’une année, j’ai produit un document dans ce sens à l’intention du groupe communal. Ce document s’articule autour de certaines actions à prendre, il s’agit de prendre toute une série de mesures pour faire face à ce problème, d’abord comme l’état même l’as autorisé ; la commune doit créer un service propre à l’assainissement, un service qui ne fera que l’assainissement, un service uniquement dédié et consacré à l’assainissement. Ce service sera créé et doté de ressources humaines avec une orientation bien claire. Nous avons voté une taxe déchet que chaque citoyen doit payer afin que la commune soit propre. Il faut assurer la collecte porte par porte. Ce sont ces taxes-là qui permettront de pérenniser la gestion du programme», a-t-il déclaré.

 

Fanta Maria Ba, stagiaire 

Source: Le Républicain

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