Vu que le pays est dans la logique d’une année blanche à cause ces interminables grèves des enseignants et face à l’incapacité notoire des actuels Dirigeants du Département de l’éducation nationale, les promoteurs d’écoles privées et les parents d’élèves de Kati viennent de se mobiliser à leur tour pour dire non à la fermeture des classes et, par ricochet, au sabotage de l’avenir de leurs enfants. C’est à la faveur d’une sortie massive qui devrait avoir lieu hier, jeudi, au moment où nous mettions sous pressions. Déjà, à la veille, le mercredi 13 mars, quand nous étions de passage à Kati, y avait de l’électricité dans l’air. Tous les partenaires de l’école malienne était en colère totale contre les autorités du ministère de l’éducation nationale à commencer par le chef du Département de tutelle, Pr. Abinou Témé dont les compétences ont montré leurs limites.
Pour sauver l’année scolaire 2018-2019, vu les sérieux doutes qui pèsent sur la volonté du gouvernement d’ éviter à ce que l’école malienne sombre injustement dans une année blanche, l’association des promoteurs des établissements privés, les élèves et les parents d’élèves du cercle de Kati ont décidé de sortir massivement le mercredi 13 et hier jeudi 14 mars pour exiger la reprise immédiate des cours. «L’Association des Promoteurs des établissements privés de Kati lance un appel solennel à tous: parents d’élèves, enseignants et élèves de sortir massivement hier jeudi 14 mars à partir de 08h pour manifester leur indignation face aux interminables sorties intempestives imposées à leurs élèves», a déclaré publiquement le président de ladite association, Karamoko Diakité. Il a lancé un appel pressant à tous les citoyens de Kati à sortir massivement pour exiger aux parties à savoir la synergie des syndicats signataires et le gouvernement à trouver une solution immédiate à la situation qui présage d’une année blanche. Pour la marche d’hier, selon Karamoko Diakité, les manifestants sont partis des établissement des quartiers de Malibougou , Farada, Hèrèmakono et Mission pour se retrouver devant le Lycée Maman N’Diaye de Malibougou I; ceux des écoles des quartiers de Fouka, Sananfara, Médine , Samakébougou, Kati Koro et Kati Koura, Luckesy, Nimorila et de N’Tominikoro pour se retrouver au rond-point cinquantenaire (devant la mairie) et, enfin, ceux des écoles de Koko, Plateau, Plaine et Tombeau se sont retrouvés devant la cour rose près du DMTK. Les différents regroupements se sont dirigés vers le rond-point qui fait face aux locaux de la préfecture de Kati où devait se tenir le meeting. « C’est pour dire non à une grève qui nous est imposée ; car, suivre le mot d’ordre d’une grève est volontaire et non imposé», a déclaré un parent d’élève.
En fait, notons que, cette année, depuis l’ouverture des classes, si ce ne sont les enseignants qui sont en grève. Ce sont les élèves qui abandonnent les cours. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre (Syldef, Syneb, Syntec, Synesec, Synefct, Fenarec et la Section Enseignement secondaire du Snec), après plusieurs grèves, ont encore, depuis le lundi 11 mars dernier, entamé une nouvelle grève de 360 heures (soit 15 jours) en trois étapes : du 11 au 15 mars ; du 18 au 22 mars et du 1er au 15 avril 2019. Leurs revendications contenues dans leur plateforme revendicative portent sur 10 principaux points essentiels : l’octroi d’une prime de logement et de documentation et l’adoption immédiate du projet de loi portant plan de carrière du personnel enseignant du secondaire, de l’enseignement fondamental, de l’éducation préscolaire et fondamentale. S’agissant de l’Association des parents d’élèves, on se dit convaincu que, si la grève est un droit, les négociations aussi doivent être de mise. Mais, vu l’incapacité de l’actuelle équipe aux commandes du Département de l’éducation nationale, le gouvernement est en cours de stratégies politiques devant permettre à une sortie escomptée de la crise. Certes, l’heure n’est pas à un ménage au sein de toute l’équipe gouvernementale ; mais, rien n’empêche de remplacer les joueurs qui ne tiennent plus sur le terrain.
Amaye Maki
Source: Le Point