L’écrivain algérien Kamel Daoud revient pour France 24 sur les détails de l’affaire qui l’on conduit à porter plainte, mercredi, en Algérie, contre un imam salafiste qui a demandé sa condamnation à mort.
Le journaliste-écrivain algérien Kamel Daoud, finaliste du dernier prix Goncourt, avec son roman « Meursault contre-enquête », est sous la menace d’une fatwa d’un activiste salafiste. Après avoir déposé plainte en Algérie mercredi 17 décembre, il s’est confié à France 24 pour dénoncer l’obscurantisme de ceux qui ont lancé un appel au meurtre contre lui.
« De quel islam s’agit-il ? J’ai toujours vécu un autre islam, celui de mes parents, de mon village, et là je découvre que cette bête [l’extrémisme, NDLR] que l’on croyait avoir tuée est toujours là, dénonce-t-il. C’est des gens qui se réveillent, et qui au lieu d’appeler à la vie, appellent à la mort, qui, au lieu de répandre la lumière, répandent la mort ».
L’imam salafiste Abdelfatah Hamadache Ziraoui a appelé, mardi sur sa page Facebook, les autorités algériennes à condamner à la peine capitale le romancier et à l’exécuter en public, en l’accusant de « mener une guerre contre Allah, son prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l’islam ». Cet appel fait suite à une intervention de Kamel Daoud dans une émission à la télévision française, où il a critiqué le rapport des musulmans avec leur religion.
« Si la charia était appliquée en Algérie, le châtiment aurait été de le tuer », avait déclaré l’imam. « N’importe qui maintenant peut venir prononcer une fatwa de mort », a répliqué Kamel Daoud.
Ce dernier a expliqué à France 24 qu’il avait décidé de porter plainte pour menace de mort en Algérie afin que cette affaire reste « algéro-algérienne », et qu’elle soit traitée par la justice et les services de sécurité de son pays. « J’ai déposé plainte, l’enquête est ouverte et elle suit son cours », a-t-il conclu.
Source: france24.fr