Si l’idée d’une candidature consensuelle prise le 14 février dernier au sein de la ruche avait séduit plus d’un, au journal « LE COMBAT » nous avons toujours attiré l’attention sur les remous que cela pourrait occasionner dans un parti où les ambitions personnelles sont trop grandes. Kalfa Sanogo, Moustaph Dicko et Dramane Dembélé viennent de s’ériger contre la volonté du Directoire « d’imposer » Dioncounda Traoré qui serait, selon eux, « une façon insidieuse et vicieuse » d’amener le parti à soutenir la candidature d’IBK.
14 Février2018, 20 mars 2018. 48 jours. C’est le temps qu’il aura fallu pour que les démons de l’ADEMA refassent surface. Ce 14 février, en décidant que le parti aura une candidature interne et qui sera choisie par « consensus », nous titrions, dès le lendemain, que le Directoire ne faisait que retarder un « clash » qui ne manquerait pas de survenir. Il est arrivé plus tôt que beaucoup ne l’imaginaient. Au moment où Kalfa Sanogo, Dramane Dembélé et Moustapha Dicko se positionnaient pour bénéficier du soutien des camarades afin de défendre les couleurs du parti à la présidentielle prochaine, un « complot » se tramait. En tout cas, c’est ce que laisse croire la déclaration commune des trois personnes précitées. Selon eux, à l’issue de la 15econférence nationale du parti, il avait été convenu de choisir le candidat de la ruche, 12 mois avant les élections. Il ne reste plus que quatre. La faute au Directoire qui aura «déployé des manœuvres dilatoires pour retarder, à défaut d’empêcher l’exécution de cette recommandation… » Si le Directoire a agi de la sorte c’est, à en croire le trio, parce qu’il a promis au Président IBK le soutien du parti, et ce à « l’insu » des autres.
Mais face à la détermination des militants pour appliquer les recommandations de la 15e conférence nationale, surtout celle relative au choix de candidat au sein du parti, le Directoire penchera pour Dioncounda Traoré, ignorant au passage toutes les autres formes et critères de choix.
Toute chose qui révolte aujourd’hui, Kalfa Sanogo, Dramane Dembélé et Moustaph Dicko pour qui le choix du « Grand frère » Dioncounda Traoré ne serait dicté que par la volonté du Directoire d’honorer sa promesse vis-à-vis d’IBK. Ils en veulent pour preuve le fait que Dioncounda lui-même avait décliné toute candidature à la Présidentielle si IBK devait être son concurrent. Et voici comment le trio décrit le stratagème mis en place par Tiémoko Sangaré, Abdel Karim Konaté et compagnies. «La stratégie est claire : le désigner coûte que coûte pour constater plus tard qu’il n’a pas accédé à la demande expresse de la majorité des membres des sections ou qu’il s’est désisté, en faveur d’IBK ».
Face à ce qu’ils qualifient de « mascarade », le trio a suspendu sa participation au processus de désignation de candidature pour la présidentielle 2018.
Que feront-ils ?
Ils promettent d’éclairer les lanternes dans un futur très proche. «Ils n’ont pas le choix, la Présidentielle c’est le 29 juillet », a martelé le Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, et cela même si « IBK était le seul candidat ».
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT