Des jeunes ont loué des magasins pour d’autres fins. Là-bas, ils ne sont visibles que la nuit. Pour la pratique du plus vieux métier du monde. Enquête.
Les actes sont humiliants et dépassent l’entendement, mais la pratique est quotidienne. La prostitution dans un marché c’est de cela dont il s’agit et elle a lieue dans le grand marché de Kalaban Coro Adékène.
Surpris par la nouvelle qui circulait dans le secteur, nous nous sommes rendus, dans la nuit du vendredi 17, au lieu indiqué pour en être rassuré. A la recherche en pleine nuit, juste derrière la place où on vend les poulets appelé (Chè So), nous sommes tombés sur des hommes et femmes dans un couloir qui causaient et faisaient le thé. Un peu par devant deux filles accompagnées par un homme sortaient d’un magasin ; un homme et une fille étaient aussi collés l’un à l’autre juste à côté. Et non loin de là-bas en allant vers le grand hangar, trois filles étaient couchées devant des magasins. Après quelques minutes d’observation, un homme est arrivé sur une moto Diakarta et dit : « il y a quoi aujourd’hui, vous dormez déjà ? » et il commença à les réveiller.
Dans le secteur le défilé d’hommes et de femmes était aussi dense. Dans cette foulée, nous avons posé la question à un jeune homme qui était de passage. « Qu’est-ce qui se passe réellement ici ? »
« Comme vous l’avez constatez. Des filles et hommes ont loué des magasins et les ont transformés en des lieux de prostitution. Nombreux parmi eux ne sont perceptibles que dans la nuit », Nous répondait notre interlocuteur. Avant de nous montrer quelques magasins destinés uniquement à la prostitution.
Qui a autorisé une telle pratique au sein d’un marché ?
Les autorités administratives de la commune (mairie, gendarmerie, sous préfecture) sont-elles au courant ?
En 2011 les occupants du marché (les vendeurs) avaient été chassés injustement pour une histoire de refondation de l’espace. Ces hommes et femmes pauvres qu’ils sont, aucun parmi eux n’a pu se faire même un lopin qui était d’ailleurs cédé aux plus offrants (opérateurs économiques) et selon nos sources à l’époque, les travailleurs de la mairie aussi en ont bénéficié à cause de leur titre.
Deux ans plus tard, voilà ce qui nous réserve ce marché source de nombreuses frondes entre forces de l’ordre et vendeurs.
Boubacar Yalkoué