Kadiolo le 23 sept (AMAP) Plus d’une centaine de jeunes ont marché lundi pour exiger la démission du maire de Zégoua a constaté l’AMAP, sur place .
Du rond point de l’ancien bureau des Douanes, le cortège a suivi la voie bitumée jusqu’à la mairie où les jeunes ont remis au secrétaire général une lettre demandant la démission du maire.
Depuis un certain temps, la Commune de Zégoua traverse des difficultés liées à la gestion du Centre de santé communautaire (CSCOM), aux tiraillements à propos du choix d’un chef de village à Fanidiama où le maire est soupçonné de soutenir un clan, de litige foncier entre les villages de Zampédougou et Korédougou (village du maire) etc.
Le détonateur a été la désignation de la nouvelle épouse du maire à la tête du centre Ébola. Mme Coulibaly Nantènin Kéita, technicienne supérieure de santé, travaillait au CSCOM de Zégoua sous les ordres du directeur technique de CSCOM (DTC), Dr Abdoulaye Sanogo. Après son mariage avec le maire, ses relations se sont détériorées, très rapidement, le DTC et tout le personnel du CSCOM.
Le 06 juin 2020, le maire a signé une note de service, nommant sa femme adjointe du Dr Sanogo. Il a, aussi, pris une autre note de service, à la même date, pour renvoyer tous les stagiaires et bénévoles du CSCOM “jusqu’à nouvel ordre”. Sur instruction du maire, le deuxième bureau de Consultations pré-natales (CPN) qui avait été ouvert sur recommandation de l’ONG “Born On time” a été immédiatement fermé.
Ces mesures ont accentué le mécontentement populaire contre le maire. Ainsi, les notabilités de Zégoua se sont plaintes auprès du médecin chef de Kadiolo, Dr Émilien Diarra, et du préfet, Mahamar A. Haïdara.
Pour désamorcer la crise, une note de service du préfet a muté Mme Coulibaly Nantènin Kéita au Centre de santé de référence (CSRéf) de Kadiolo le 05 août 2020. Elle n’est jamais venue prendre fonction à Kadiolo, mais au contraire une autre décision la place à la tête du Centre Ébola de Zégoua, en remplacement de Mahamadou Oumar Kéita qui a rejoint le CSRéf.
Mécontents de cette décision, des jeunes de Zégoua, avec le soutien des chefs de village de la Commune, ont décidé de faire démissionner le maire et “chasser sa femme”, disent-ils.
La marche pacifique de protestation de lundi matin s’inscrit dans cette optique, dans un contexte de tension qui a atteint son paroxysme.
NIO/MD (AMAP)