À l’occasion du 106e anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, Sputnik Afrique retrace son héritage.
Né en 1918, fils d’un chef de tribu sud-africain, le jeune Mandela abandonne la vie traditionnelle de la noblesse Xhosa pour devenir avocat. Très tôt il s’engage dans l’action politique et militante. Il consacrera sa vie à la lutte contre l’apartheid, le régime de ségrégation raciale mis en place en 1948.
Après la promulgation de l’apartheid, il mène la “defiance campaign” qui prône la désobéissance civile. En 1956, sa résistance est toujours pacifique, mais il est arrêté avec 155 autres personnes et accusé de trahison. Aidés par des fonds internationaux, les accusés sont relâchés progressivement puis acquittés. Entre-temps, la campagne de désobéissance se poursuit. En signe de protestation, les Noirs brûlent les laissez-passer qu’ils sont obligés de porter en permanence.
Mais en 1960, c’est le tournant, avec le massacre de Sharpeville. Lors d’une manifestation d’environ 7.000 personnes, la police ouvre le feu sans sommation. Soixante-neuf personnes périssent dont huit femmes et dix enfants, abattus d’une balle dans le dos alors qu’ils fuyaient les violences. Mandela et le Congrès National Africain abandonnent la stratégie non violente, un passage à la lutte armée qu’il décrit comme l’ultime recours.
En 1962, il est arrêté et, deux ans plus tard, condamné à la prison à vie pour sabotage et conspiration en vue de renverser le gouvernement par la force. De sa prison, il devient une icône dans le monde entier. Sa lutte se poursuit et s’organise jusqu’à faire plier le régime. Après 27 ans de captivité, le Président De Klerk fait cette annonce en février 1990: “le gouvernement a pris la décision de libérer sans conditions Nelson Mandela.”
À l’âge de 71 ans, l’homme qui a si longtemps incarné la lutte pour l’égalité, les droits de l’homme, la paix et la justice est enfin libre. L’événement est retransmis en direct dans le monde entier, et dans la foulée, les lois ségrégationnistes sont abolies.
L’arrivée au pouvoir de De Klerk a irrémédiablement changé le cours de l’histoire. En 1993, les deux hommes reçoivent le Prix Nobel de la paix. Et c’est accompagné du même Frédérik De Klerk, qu’en 1994, Nelson Mandela prête serment devant la Constitution et devient le premier Président noir d’Afrique du Sud.