Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré la journée mondiale de la lutte contre la drépanocytose. A cette occasion, l’Association malienne de lutte contre la drépanocytose au Mali (AMLUD) et ses partenaires ont organisé une journée commémorative au Centre de santé de référence de la Commune III. L’objectif était d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale dur cette maladie qui tue dans le silence total. La cérémonie était présidée par le Pr Mounirou BABY, Directeur du Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose, en présence Mme TRAORE Fanta COULIBALY, Présidente de l’AMLUD et du Dr Modibo SOUMARE, Médecin- Chef de Centre de santé de référence de la Commune III.
« Drépanocytose et COVID-19 », tel était le thème de la présente édition qui a été célébrée dans le plus grand respect des mesures barrières contre la Covid-19.
En campant le décor, la Présidente de l’AMLUD a souhaité que la journée mondiale de lutte contre la Drépanocytose soit une occasion pour les populations de réfléchir à tous les problèmes que peut engranger cette maladie qui malgré tout reste encore dans l’ombre. Elle a ainsi rappelé que la Drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue dans le monde, intéressant plus de 156 pays. « La Drépanocytose «vieille maladie» méconnue du grand public reste l’affaire des premiers intéressés, des malades, leurs familles et les soignants dans ce domaine, continue à augmenter en terme de fréquence. La sensibilisation et la prévention ne sont pas assez pour cette maladie qui sévit dans le silence avec une mortalité qui compromet l’avenir d’un pays », a-t-elle fait savoir. Selon elle, le choix du thème n’est pas gratuit. « Situation oblige, la COVID -19 est une pandémie qui n’a épargné aucun continent et n’a laissé personne indifférent pour mieux la connaitre et l’appréhender. Comme, la drépanocytose, la COVID a aussi des impacts économiques, avec sa prévalence élevée, son absentéisme au travail, et une frange importante de la population laissée pour compte et qui pourrait contribuer à l’édification du pays », a-t-elle dit, avant d’insister que les drépanocytaires sont successibles de faire des complications de leur maladie en cas d’infection à COVID-19. Ce qui appelle, dit-elle, à la responsabilité de tous dans l’application des mesures préventives.
Quant au Dr SOUMARE, il a indiqué que les personnes infectées et affectées par la drépanocytose méritent l’attention de toutes les personnes de bonne volonté, et les personnels soignants en particulier. En plus des formations organisées par l’AMLUD et ses partenaires au CSRef de la commune III, le Dr SOUMARE rassure l’AMLUD d’un partenariat fécond, dans la lutte contre la drépanocytose.
Le Directeur du Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose a lui aussi affirmé son soutien à l’AMLUD dans sa lutte quotidienne. Selon lui, son centre, en collaboration
avec AMLUD et avec l’appui de la Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène publique, a édicté des directives à l’endroit du personnel du CRLD, des malades et de leurs .familles et les centres de prise en charge de la maladie à coronavirus, COVID- 19. « Des guides de prise en charge de la drépanocytose ont été mis à disposition dans tous les centres COVID. Au niveau du CRLD, en plus des mesures édictées par le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, nous avons aménagé et équipé deux salles d’isolement pour les malades drépanocytaires suspects de COVID-19. Deux médecins référents et un infirmier ont été désignés pour la
gestion des cas suspects », a-t-il dit.
Pour la drépanocytose, il a tenu à faire un rappel. « Il s’agit de la maladie de la souffrance physique et psychologique, une maladie chronique et invalidante, une maladie qui malgré sa grande fréquence reste encore mal connue et mal prise en charge dans nos pays. Au Mali où la prévalence du gène drépanocytaire, anomalie responsable de la maladie est de 12%, nous enregistrons entre 5 000 à 6000 naissances drépanocytaires chaque année », a-t-il dit.
La cérémonie a pris fin par la remise d’une centaine de lits de drap destinés aux lits d’hospitalisations du CRLD.
PAR CHRISTELLE KONE
INFO-MATIN