Je prononce mon premier discours de campagne à Kayes, première région administrative du Mali.
Bonjour Kayes!
Merci pour votre accueil massif et enthousiaste. Je remercie très chaleureusement la coordination, tous les amis et tous les soutiens à ma candidature.
Me voilà, à nouveau, devant vous, avec vous, parmi vous, pour vous!
Lorsque j’ai quitté Dakar, j’ai décidé de débuter mon périple à Kayes. Votre accueil chaleureux m’a fortement touché. Sachez que je ne l’oublierai jamais. J’ai pu constater la misère qui ronge nos concitoyens dans la région. J’ai pu observer avec quel courage et quelle dignité, les populations y faisaient face. Vous avez renforcé, chers Kayesiens ma détermination à servir ce pays qui est le nôtre, un pays en état d’urgence qui attend des solutions concrètes, immédiates, adéquates.
Les souffrances, les besoins insatisfaits, les destins contrariés, les inquiétudes des populations, notamment des jeunes et des femmes, constituent la règle au lieu d’être l’exception.
Et pourtant, je vous le dis, en toute sincérité, gardez confiance. Kayes peut et doit changer.
Aujourd’hui, je pense que l’on peut et que l’on doit inverser la tendance. Même s’il souffre, notre pays a aussi d’innombrables potentialités inexplorées.
Pour rendre cela possible, je vous propose 7 axes stratégiques reposant sur la mise en œuvre de 99 mesures concrètes et 12 grands travaux prioritaires de transformation de la société malienne.
Comment ne pas lancer ce programme ambitieux dans le chantre du travail, de l’audace et de la persévérance, de Bafoulabé à Diéma, Kéniéba, Kita, Nioro du Sahel et Yélimané.
Kayes a été bâti avec la sueur et parfois le sang des kayesiens. Le limon de Kayes est fertile de votre action, l’action des artisans, des commerçants, des agriculteurs, des femmes, enfin et surtout des jeunes dont le courage est incomparable.
Courage veut dire le coeur en action. Mamadou Gassama a eu le coeur en action, Lassana Bathily a eu le coeur en action. Bien d’autres anonymes ont, chaque jour, le coeur en action pour faire de Kayes ce qu’elle est aux yeux du monde, une terre qui façonne des destins exceptionnels, une terre qui façonne des hommes qui placent l’humain au centre de leur préoccupation.
Comment ne pas ancrer ce programme choc dans ce lieu carrefour, terre de confluence où trois fleuves se joignent pour n’en former qu’un.
Chères Kayesiennes, Chers Kayesiens,
Vous pouvez être fiers de votre territoire avec le Baoulé, le Bafing, le Bakoye, les chutes de Gouina, La lac Magui, le Lac Dort et les forêts.
Vous pouvez être fiers de votre sous-sol riche en mineraies, de vos barrages Manatali, Relou qui donnent l’électricité aux citoyens, de la qualité exceptionnelle de votre indigo que le monde nous envie, enfin de la gomme arabique si précieuse qui fait le bonheur des Kayesiennes. Avec ce tableau dressé, tout devrait être parfait à Kayes, la coquette.
Et pourtant, nous sommes face à un paradoxe. Kayes est à la fois un lieu de passage et une cité honteusement enclavée, ce, malgré la ligne de chemin de fer Dakar-Bamako. L’axe routier Bamako-Dakar est impraticable bien que plus de 60% de trafic passe ici.
A cet effet, nous prévoyons de désenclaver et soutenir le secteur industriel par la réhabilitation du réseau ferroviaire, l’entretien des routes et pistes rurales, la construction de 3000km de routes et 1500 km de pistes améliorées.
La jeunesse est confrontée à un chômage de masse notamment depuis le licenciement de 550 jeunes travaillant dans les mines. Une jeunesse qui s’expatrie au péril de sa vie pour un mieux-être dans un ailleurs illusoire. Les cercle de Bafoulabé et Yélimané en ont payé le prix fort.
Afin de réduire cet attrait pour le secteur minier, Il convient, de diversifier notre économie par la création de filières prometteuses pour valoriser et labéliser nos productions spécifiques, nécessité au regard de la forte demande à l’exportation.
Les mines doivent consommer malien, consommer kayesien.
Aussi, le secteur de la santé publique est totalement laissé à l’abandon. L’hôpital de 3ème génération n’offre pas la sécurité sanitaire adéquate obligeant les malades à se rendre à Bamako pour la moindre analyse.
Nous envisageons de faciliter l’accès à la santé et surtout d’améliorer les conditions sanitaires pour donner la vie à travers le projet « 1 village – une maternité » et le recrutement de 10 000 matrones.
La mesure 33 de notre programme prévoit de doter les hôpitaux d’importants moyens de prévention et de prise en charge des maladies complexes.
Il est dit que Kayes, qu’elle est la cocotte minute de l’Afrique tant il y fait chaud. Cette fournaise n’a pas empêché les kayesiens d’aimer profondément leur terre. Le transfert d’argent de nos compatriotes partis à l’expatriation constitue la plus importante source de revenus de la région.
A ce titre, il nous semblait opportun de mieux sécuriser les maliens à l’Etranger en renforçant les capacités d’accueil dans les ambassades et consulats, en construisant des cités dédiées sous forme de logements sociaux en faveur des maliens de l’extérieur.
En effet, Kayes n’a pas attendu l’Etat pour agir, construire des dispensaires, des écoles, des routes. Kayes n’a pas attendu l’Etat pour subvenir à ses besoins. Cependant, il est du devoir de l’Etat de remplir ses fonctions régaliennes auprès des populations, au plus proche de leurs contraintes.
Mes chers compatriotes,
Ce n’est pas le travail qui manque. C’est L’Etat qui manque à son devoir, un Etat qui n’a pas su mettre en place les conditions nécessaires au développement, un Etat sclérosé, déliquescent, un Etat aveugle aux besoins fondamentaux de ces citoyens, un Etat sans boussole. Raison pour laquelle le premier chantier auquel nous nous attèlerons portera sur la restauration de la fonction première de l’Etat par l’éradication de la corruption, cette plaie qui
gangrène notre société. Il est dit que le poisson pourrit par la tête. Assainissons donc cette tête.
Il est temps de rénover cet Etat, de lui apporter du sang neuf, de l’énergie, de la volonté, de la créativité pour en faire un Etat propre, un Etat sobre, un Etat agissant.
Engageons-nous auprès d’acteurs responsables, inventifs pour subvenir à nos besoins de base. L’accès à l’eau, à l’hygiène élémentaire, à la nourriture constitue l’un de nos chantiers les plus importants. Avec des institutions saines et solides, nous estimons pouvoir apporter de l’eau à 90% de la population par des mesures simples et accroître l’accès à l’électricité aux ménages et dans le secteur productif en favorisant , entre autres, la construction des centres solaires, l’installation des stations compactes supplémentaires.
Enfin, je m’adresse à Kayes la pionnière, première cité administrative du Mali.
Jeunesse de Kayes, jeunesse du Mali, vous qui êtes l’avenir du monde, faites-vous confiance! Faites confiance en votre capacité de discernement. Vous êtes les pionniers d’une ère nouvelle. Vous êtes les pionniers de la rupture. Baga baga Zero. Siran Zero. Bluffou Zero.
Nous allons prendre ensemble le train de l’avenir car vous savez d’où vous venez, qui vous êtes et où vous allez. Vous connaissez la valeur du travail et de l’abnégation. Je m’adresse à vous qui n’avez pas peur de relever les défis, vous dont l’efficacité est reconnue au delà de nos frontières, vous, les ambassadeurs du Mali.
Oui. Notre jeunesse est talentueuse. Nous allons encadrer cet atout indéniable pour en faire une jeunesse productive et connectée. Reconstruire notre système éducatif fondé sur une orientation qualitative afin que nos futures générations soient compétitives dans un environnement mondialisé.
Je ne viens pas offrir de l’argent à Kayes. Je viens vous proposer la possibilité de faire de notre rêve une réalité, de l’action. Ensemble, nous allons démontrer au monde que oui, c’est possible au Mali:
D’informatiser les lycées les universités en leur fournissant un accès gratuit à l’internet pour un enseignement connecté et de qualité.
De Faciliter l’accès au permis de conduire pour les femmes et les jeunes à travers une subvention de l’Etat.
De Respecter la règle de 30% minimum de femmes pour les nominations dans l’administration et lors des scrutins.
De fixer le SMIG à 50000 FCFA d’ici 2020, pour lutter contre l’emploi précaire.
De protéger les enfants de la mendicité.
De créer des allocations de solidarité pour les personnes de plus de 65 ans sans retraite et sans patrimoine et qui bénéficient d’un certificat d’indigence
De renforcer les facilités liées à la création d’entreprise.
De renforcer les guichets de financements existant au sein des agences de promotion de l’emploi des jeunes et d’autres structures de financement.
De privilégier l’instruction de jeunes filles car elles sont le pilier de notre Nation
D’encourager l’apprentissage et la formation professionnelle pour générer une main-d’oeuvre qualifiée dans les métiers artisanaux
De développer et renforcer les filières agricoles et agro-pastorales porteuses
De faire de la libre circulation des biens et des personnes une réalité.
Les solutions ne viendront pas de l’extérieur bien que nous ayons besoin de partenaires. Nous avons tout en nous pour y arriver. Nous avons tout ici pour le réaliser. L’Etat se tiendra désormais à vos cotés car vous élirez un homme qui vous ressemble, qui vous comprend et qui connaît l’importance de la promotion du secteur privé.
Ensemble profitons, enfin, de la juste répartition de nos richesses. Marquons le but. Montrons le chemin du possible par des décisions fortes. Nous ne dirons plus que nos dirigeants manquent de courage.
Alors, retirez vos cartes électeurs! Usez de votre liberté, de votre droit et faites un choix historique! Le choix de l’action.
Bâtissons ensemble un avenir meilleur!
C’est possible au Mali, donc c’est possible à Kayes.
Je vous remercie.
A nous la victoire
Source: Bamada.net