C’est regrettable de voir les dirigeants maliens bomber le torse et crier sur tous les toits leur amitié de longue date avec la France. Cette amitié qui n’est rien de plus qu’une relation d’intérêt.
Cette problématique des relations qui lient la France au Mali échauffe autant d’esprits de nos jours. Connaissant l’histoire dramatique qui nous liait jadis durant l’esclavage, ensuite la colonisation et voyant autant d’intimités entre ces deux États, nous ne pouvons pas rester coi. Cette relation franco-malienne est assez inquiétante. Elle ne mérite pas le nom d’amitié au sens propre du terme puisque les amis se doivent assistance mutuelle sans aucune arrière-pensée. En tout cas, les vrais amis se comportent ainsi. Mais qu’en est-il de cette amitié de longue date entre la France et le Mali ? Une fois que nous mentionnons « une amitié de longue date », l’idée est déjà compréhensible dans la mesure où ce qui les liait dans le passé n’était pas une amitié, mais un rapport de force entre maitre et esclave. Voilà donc l’amitié dont il s’agit.
Tout ce que la France initie au Mali vise uniquement la satisfaction de ses propres intérêts. Le Général de Gaule a au moins été un peu plus clair en paraphrasant Lord Palmerston qui disait : « L’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents ; elle n’a que des intérêts permanents ». À l’instar de celui-ci, lui, il avançait : « La France n’a pas d’amis ; elle n’a que des intérêts ». Chose confirmée dans les différentes manifestations de la France au Mali. En 2012, François Hollande a été glorifié et classé au rang de héros par les Maliens parce que beaucoup lui ont attribué leur survie, grâce à son intervention pour stopper l’avancée des terroristes vers la capitale malienne. Mais ce que les gens ont oublié depuis lors, c’est que cette intervention allait dans son propre intérêt. La France est intervenue afin de préserver ses propres intérêts non seulement au Nord du Mali, mais aussi au Niger où elle possède des centrales d’uranium, à travers le groupe Areva. L’aggravation du conflit malien risquait de remettre en cause ses intérêts dans ces pays, surtout au Mali où elle vise les innombrables richesses dont recouvre le sous-sol kidalois. La première visite d’Emmanuel Macron s’étant effectuée dans cette partie du Mali (le Nord) peut servir d’illustration.
Le souhait de la France n’est nullement la fin de ce conflit malien, mais en conséquence elle déploie toute son énergie pour qu’il ne s’étende pas jusqu’au Niger qui lui fournit près d’un tiers des approvisionnements de son parc nucléaire en uranium. C’est la raison pour laquelle, des indépendances à nos jours, elle a ses mains invisibles dans la gestion de toutes nos politiques publiques. Elle dirige nos gouvernants puisque les ayant placés à leur poste de responsabilité.
Tout le monde a été témoin de ces messages de félicitation juste après la proclamation des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle de cette année. Ce geste ne signifie aucunement que la France veut se ranger du côté du président sortant vainqueur à sa propre succession, mais tout simplement parce qu’elle veut être l’instigatrice d’une crise post-électorale durant laquelle elle pourra profiter pour piller davantage toutes les maigres ressources que possède le Mali. Voilà le super ami du Mali !
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays