Face à un modèle anarchiste qui peine à prospérer, des populistes qui bafouent sans vergogne l’État de droit au nom du peuple, des démagogues qui n’ont de cesse de dénigrer le régime, celui-ci change de ton et l’Opposition sombre dans la démesure, à la lisière d’un coup de force politique.
Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DESINTOX de construction massive.
Lisez les croustillantes PEPITES de la semaine.
Le charivari
INTOX
Après la dispersion de leur ‘’rassemblement pacifique’’ par les Forces de l’ordre, le vendredi 16 novembre 2018, le Front de sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (CoFoP) ont tenu une conférence de presse le lundi 19 novembre pour charger, avec une violence inouïe, les autorités politiques et policières. On peut lire dans leur déclaration rendue publique à cet effet : ‘’sans sommation et sans chercher à parlementer contrairement à toutes les règles du maintien d’ordre.’’
DESINTOX
Pourtant SADI dit dans sa déclaration en date du 19 novembre : ‘’sur instigation du Commissaire Principal Siriman dit Bah Tangara, responsable du maintien d’ordre, plusieurs dizaines de policiers se sont rués sur l’Honorable Amadou Araba Doumbia, Député élu de la Circonscription de Niono, membre du Bureau Politique du Parti SADI, venu pourtant à sa rencontre pour échanger en toute responsabilité’’. Il y avait donc bel et bien une intention de parlementer. Mieux, l’initiative est venue de l’Officier de Police qui a respiré le gaz lacrymogène, au même titre que le député déshonoré par ses propres turpitudes et impertinences. Pourtant, il n’y avait pas lieu de dire quoi que ce soit à un législateur, c’est-à-dire un faiseur de loi, qui décide de fouler au pied une loi de la République.
Mais le propos est la sommation. Et sur ce plan, l’opinion découvre ahuri le cafouillage monstre qui règne dans les rangs de l’Opposition. Un conseil aux conspirateurs : vaut mieux marcher seul que de marcher avec le Barbu national, parce que partout où il est, règne forcément la zizanie.
La cancanerie
INTOX
‘’L’intention était claire : tuer ou blesser pour l’exemple, faire peur et dissuader l’opposition à organiser d’autres manifestations’’.
DESINTOX
Et voici la séquence picaresque. En plein dans leur sport favori pratiqué tous azimuts, les contempteurs du régime, sans décence aucune, font de la dramatisation excessive des faits leur plus précieux allié. Des menteurs compulsifs? En tout cas, en invoquant à tout crin un dessein meurtrier et en en affublant le régime, l’Opposition tente de prendre le contrôle des esprits ; cherche à créer un écran de fumée en osant une accusation outrancièrement fallacieuse, pour se livrer à ses basses besognes de déstabilisation du pays. Parce que la lecture politique de ces ‘’petits messieurs’’ est élémentaire : ‘’après moi, c’est moi ou après moi, le chaos’’. Elle ne va jamais au-delà de l’horizon de la jouissance des délices du pouvoir.
Difficile de croiser manipulateurs aussi dévastateurs que les disciples de cette secte qui vouent un véritable culte au consensus qu’ils s’échinent à ressusciter. Parce que même le pouvoir le plus absolu, le plus détraqué, ne se livre pas en spectacle pour exécuter des opposants, encore faudrait-il qu’ils en soient vraiment un. Dissuader l’Opposition d’organiser d’autres manifestations ? A quoi bon l’en dissuader puisque c’est son hobby et qu’il faut bien des bouffons de la République pour amuser la galerie par ces temps de stress intense.
Les jérémiades
INTOX
‘’Son macaron d’élu national était accroché sur son boubou blanc’’.
DESINTOX
Les jérémiades, les plaintes et complaintes sur cette terra nullius malienne, ne sont qu’à analyser sous le prisme d’un violent retour de bâton pour ceux-là mêmes qui, au faîte de leur gloire, en 2007, distribuaient des scores aux candidats sur la base de la pitié pour eux. Un thuriféraire du régime ATT, face à la contestation des conditions d’organisation du scrutin, a poussé l’arrogance jusqu’à soutenir que c’est par magnanimité que les 19,15% du candidat Ibrahim Boubacar KEITA lui ont été attribués. Ce même laudateur de l’ancien régime est devenu le porte-parole de IBK après son élection, en 2013, à la présidence de la République. Ça, ce n’est pas un retournement de veste, mais plutôt un changement de veste. Chassé du Gouvernement, il a encore changé de veste pour se retrouver avec le FSD, avec possibilité de répondre de nouveau à l’appel de la Patrie en danger par une généreuse remise en selle par le régime contre lequel il vitupère en ce moment. C’est pathétique, mais c’est la loi du ventre affamé.
L’antienne a toujours valeur de baume réparateur, dit-on. Aussi plus d’un rappel sera nécessaire pour remettre d’aplomb les mémoires opportunément défaillantes. Ainsi, après l’interpellation de Birama Diarra, conseiller communal de Sangarébougou, par les services de sécurité, Soumi champion protestait : ‘’il est depuis détenu au commissariat du 4e arrondissement. C’est un grave recul démocratique : des prisonniers politiques au Mali ! C’est inacceptable’’. Avec un vrai talent oratoire propre à endormir les oreilles non averties, il bat les estrades pour jouer les vierges effarouchées. Jamais avares de mise en scène pompière, Soumi et ses comparses font feu de tout bois pour faire sa fête au régime qui les ostracise, leur enlève le pain de la bouche. Et ça, c’est inacceptable, plus que l’interpellation de lampistes. Mais en 2007, lorsque la jeunesse du RPM était gazée et matraquée par la Police parce qu’elle manifestait contre un hold-up électoral (comme en 2018), contre la caporalisation des médias publics (comme en 2018), cela était-il acceptable ? Voici une déclaration du Front Pour la Démocratie et la République qui condamnait la ‘’répression brutale d’une manifestation pacifique’’ (les mêmes termes utilisés par l’Opposition en 2018) par la Police :
Le FDR condamne la répression brutale de la police
Le FDR (Front Pour la Démocratie et la République) condamne la répression brutale par la police d’un rassemblement pacifique de jeunes qui s’apprêtaient à manifester contre la mascarade élec¬torale du 29 avril 2007.
En effet, la police a agressé ce matin aux environs de 9 heures, Place de la Liberté, des groupes de jeunes qui se rassemblaient pour manifester.
Plusieurs jeunes ont été sauvagement frappés à coups de ceinturons et de rangers. Les jeunes garçons et les jeunes filles tombés à cause de la violence des coups ont été piétinés par plusieurs policiers qui leur mar-chaient sur le corps.
Un parlementaire, l’honorable Boubacar Touré, arborant son macaron de député, a été frappé et blessé au bras.
Le FDR s’étonne de cette réaction brutale de la poli¬ce face à des jeunes manifestants pacifiques.
Il rappelle que le droit de manifester est un droit démocratique garanti par la constitution.
Il condamne sans réserve toute atteinte aux droits démocratiques du peuple malien et demande l’ouvertu¬re d’une enquête diligente et indépendante pour situer les responsabilités de la répression du rassemblement des jeunes, et sanctionner ses auteurs.
Bamako le 2 mai 2007
Le secrétaire général du FDR
Dr El Madani Diallo
Voici le communiqué de l’Opposition qui condamne la colonisation de la radio et de la télévision publiques :
Cabinet du Chef de file de l’Opposition politique
Communiqué
L’opposition dénonce la campagne électorale anticipée déclenchée par le président de la République sortant et ses soutiens tapis dans l’appareil d’État.
En effet, depuis des semaines, l’ORTM est instrumentalisé sans retenue par le président et ses partisans.
En particulier, la visite annoncée du Chef de l’État dans le cercle de Ségou donne lieu à un battage indécent sur les ondes de l’ORTM.
– L’opposition condamne la colonisation de la radio et de la télévision publiques par le candidat Ibrahim Boubacar Keita.
– Elle en appelle aux forces démocratiques et à toute l’opinion nationale éprise d’équité afin qu’elle se mobilise pour mettre fin au scandale qui sévit dans les médias d’État.
Bamako, le 24 avril 2018
Le Chef de File
Hon. Soumaila Cissé
Grand Officier de l’Ordre National
C’est à croire que selon qu’on soit au pouvoir ou dans la rue pour manifester, la même situation est diversement interprétée.
Le requiem
INTOX
‘’(…) le régime n’a pas hésité à ordonner à sa police de gazer des personnalités de dimension nationale et internationale comme Ali Nouhoun Diallo, Soumaïla Cissé, Mme Sy Kadiatou Sow, Djibril Tangara, Mohamed Ali Bathily, Choguel Kokalla Maïga, Housseinou Amion Guindo, Maître Mountaga Tall et Hassane Barry, Djiguiba Keïta, Oumar Mariko ou Coulibaly Kadiatou Samaké’’.
DESINTOX
L’inventeur du concept de ‘’nettoyage ethnique des Peulhs’’, de ‘’l’épuration ethnique peule dans le centre du pays’’, le prophète de l’imminence d’une ‘’guerre civile malienne’’ et d’une ‘’guerre civile internationale’’, le programmeur la disparition de ce ciment national est une personnalité nationale et internationale ?
Le Président de l’Assemblée nationale qui a été exfiltré dans un cercle pour ne pas être lynché en raison de ses propos incendiaires quand il était attendu sur le terrain de la médiation dans un litige opposant Peulhs et sédentaires serait une personnalité nationale ?
Un Président dont les 5 ans du mandat à la tête du Parlement de la CEDEAO ont nécessité une restructuration de l’Institution portant notamment sur : ‘’la réduction du mandat du Président du parlement et de la durée de la législature de 5 à 4 ans ; la non-résidence du président du parlement au siège de l’institution pendant la durée de la période transitoire qui couvrira la présente législature…’’ serait une personnalité internationale ?
Un chef de Parti politique qui s’exile pendant des années, privilégiant les prébendes de l’UEMOA sur sa mission politique, un Président de Commission qui couvre son pays d’opprobre dans le scandale des 300 forages de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) financés par l’Agence française de développement (Afd) d’un coût de 2,5 milliards de francs CFA serait une personnalité nationale et internationale ?
Des individus dont l’aura, la réputation n’aura jamais franchi les frontières nationales seraient des personnalités internationales ?
Si dans sa décrépitude, il n’y a pas meilleure figure à exhiber, alors, requiem pour le Mali.
Mais la manœuvre de l’Opposition consiste à garder les Maliens prisonniers d’un passé très peu glorieux. Pour retrouver la trace de certains de ces individus, pompeusement appelés personnalités, il faut bien rouvrir les placards de l’histoire. Ce serait étonnant que les Maliens aient l’intention de sacrifier le solide au clinquant.
La dramatisation
INTOX
‘’Nous condamnons avec la dernière énergie la répression barbare planifiée par les plus hauts responsables du régime’’.
DESINTOX
Et pourtant, l’Opposition se délecte de sa liberté d’expression constitutionnelle comme l’atteste ce ton acerbe qui l’est beaucoup moins. Elle e use et abuse en désignant les plus hautes autorités comme étant responsables de la ‘’répression’’. C’est quand même superfétatoire qu’un Président de la République, un Premier ministre, un ministre de la Sécurité se réunissent uniquement pour ‘’planifier’’ le traitement à réserver à un ‘’rassemblement pacifique’’ qui est du ressort du Gouverneur du District.
Pourtant, elle zappe l’objet de son ‘’rassemblement pacifique’’ qui n’apparaît nulle part dans sa déclaration.
L’obsession
INTOX
Au plan politique, les alliés de circonstance entendent initier dans les heures et jours qui suivent les actions suivantes: ‘’nous demanderons une enquête parlementaire internationale’’.
DESINTOX
Il serait plus juste de dire : nous demandons ‘‘un dialogue de haut niveau devant aboutir à un accord politique global’’, comme l’avait préconisé l’émissaire de la CEDEAO lors de sa rencontre avec Soumi champion
‘’NOTRE PAYS DOIT À PRÉSENT ENTAMER, une dynamique nouvelle, par un dialogue inter-malien fécond visant à forger un consensus national entre tous les fils de ce pays à travers leurs représentants dûment mandatés et non choisis par l’administration autour des réformes, de la restauration de la paix et de la stabilité sur l’ensemble du territoire’’ (Point de presse du lundi 12 novembre 2018).
À première vue, il y a une quête obsessionnelle de dialogue et d’inclusivité qui sont des vertus à promouvoir par les temps qui courent.
Mais, au-delà des apparences, c’est à une course effrénée au consensus que se livrent les opposants dont le ventre crie famine. Parce que lorsqu’on déclare que la main tendue du PR est invisible, c’est très probablement parce qu’elle est vide. Le Gouvernement sur ce plan a tort d’oublier que le contentement politique a son coût, en termes d’enveloppes glissées et autres strapontins politiques. Il n’en faut pas davantage pour que l’Opposition déserte les rues…
Info-matin