Pour mettre fin à la pratique de l’orpaillage par dragage dans nos cours d’eau, les ministères des Mines et du Pétrole ; de l’Administration territoriale et de la décentralisation ; de l’Environnement et du développement durable ; de la Sécurité et de la protection civile ont pris un arrêté, le 15 mai dernier, pour la suspendre les activités aurifères d’exploitation par dragage sur l’ensemble des cours d’eau au Mali durant une année. Les explications sur les raisons de cette décision ont été données par madame le ministre des Mines et du pétrole, LELENTA Hawa Baba BAH, lors d’une conférence de presse, le jeudi passé, à l’Espace Maeva.
Aux dires de Mme le ministre, suite aux différentes missions qu’elle a effectuées sur le terrain, il a été constaté avec amertume la pollution sans précédente des cours d’eau occasionnée par le dragage et l’utilisation des produits chimiques dangereux. Des pratiques qui causent des dommages aux différents cours d’eau du Mali, selon la conférencière. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de suspendre cette activité, le temps de finir avec la relecture du Code minier de 2012.
Madame LELENTA Hawa Baba BAH a expliqué que le mercure utilisé dans l’exploitation de l’or dans l’orpaillage et le dragage mettent en danger la vie des utilisateurs directs et les consommateurs de poissons de tout le pays. C’est pourquoi estime-t-elle qu’il urge de trouver la solution appropriée à la question du drague. Selon elle, c’est tout le gouvernement et le président de la République en tête qui se mobilisent désormais pour mettre un terme à ce fléau.
« Depuis 2017, nous nous sommes rendus compte des dangers qu’occasionne l’activité extractive de l’or par dragage sur nos cours d’eau. Depuis cette date, aucun titre ou permis n’a été délivré par nos services techniques. Malgré tout, les dragues se dénombrent par centaines sur les différents fleuves au Mali », a déploré madame le ministre des Mines et du pétrole.
Elle a souligné que l’orpaillage par dragage est une activité qui est accompagnée par l’utilisation de produits dangereux comme le cyanure et le mercure qui sont très néfastes pour la santé et l’environnement.
La conférencière a souligné que pendant la période de suspension annuelle de l’orpaillage, du 15 juin au 30 septembre, son département profitera pour s’atteler à la réorganisation de cette activité qui occupe un nombre important de personnes et dont la pratique nuit à l’agriculture et à l’environnement. Aussi, a-t-elle informé que le nouveau Code minier prévoit l’interdiction formelle des dragues en République du Mali.
PAR MODIBO KONE