Dans un communiqué déposé auprès de notre rédaction, la Coordination des Mouvements de l’Azawad dit attirer l’attention des autorités nationales et de la communauté internationale sur le sort des populations vivant dans le centre du pays notamment dans la région de Mopti et les cercles de Niafunké (région de Tombouctou) et Niono (région de Ségou).
Selon elle, la mesure visant à interdire à compter du 1er février toute circulation à moto et pickup sans limitation de délais prise par les autorités militaires ne fait que restreindre la liberté de mouvement des populations de cette zone. Pour elle, en plus d’ouvrir la voie à des « amalgames dangereux » en désignant tout contrevenant comme « cible militaire», cette décision, impose un embargo économique à des populations civiles déjà éprouvées par plusieurs années de crise.
Tout en rappelant l’inexistence dans ces zones de routes aménagées, les ex-rebelles précisent que les seuls moyens de transport et d’approvisionnement en vivres, venant de l’office du Niger (région de Ségou) et la Mauritanie, sont ceux visés par cette mesure d’interdiction. Il faut rappeler que récemment un convoi venant du camp de réfugiés de Mberra, en Mauritanie, qui venait se ravitailler en vivres à Nampala a été sommer d’emprunter la route menant vers Nara. Ce, en raison de l’entrée en vigueur de cette mesure.
Aussi, la CMA a invité le gouvernement du Mali à rétablir et à garantir la liberté de circulation des populations civiles et de leurs biens dans les dites zones. Avant d’appeler les organisations de droits de l’homme, y compris la division droits de l’homme de la MINUSMA, à concentrer leurs efforts sur cette zone « pour prévenir toute violation de droits humains ».
Allègement de la mesure dans la région de Mopti
Alors que cette mesure est appliquée vigoureusement dans la région de Tombouctou om une série d’attaques meurtrières a été enregistrée récemment, dans la région de Mopti, également visée par des attaques, l’on assiste plutôt à un assouplissement. En effet, selon le représentant de l’exécutif local, dans les villes Cercles (Mopti, Djenne, Bandiagara, Bankass, Koro, Douentza, Tenenkou et Youwarou) la circulation des motos et pickups est autorisée à la limite des villes. Ainsi, la mesure concerne les déplacements interurbains d’une ville à une autre comme quitter Koro pour Bankass, Djenne pour Mopti, Bandiagara pour Bankass, etc.
Aussi, s’il y a déplacement avec les pickups comme pour les services de l’Etat Malien, les ONG et les particuliers, une autorisation est demandée aux autorités militaires qui établiront un ordre de mission accompagné d’escorte ou en informant les autorités militaires de la ville (Cercle) destinatrice de l’arrivée (calendrier, motif, membre du voyage et itinéraire) de la mission.
Par ailleurs, s’il y a déplacement avec les motos, on doit transporter la moto dans un bus de transport public d’une ville à une autre, et rouler tranquillement à l’intérieur de la ville destinatrice, et au retour transporter encore la moto par bus. Reste à savoir si cet assouplissement de la mesure servira aussi d’exemple à la région de Tombouctou. Autrement, un drame humanitaire serait inévitable. Il est certes important de s’attaquer à la racine du mal, c’est-à-dire les moyens de déplacement utilisés pour commettre ces attaques, mais il y va de s’intéresser aux conditions de vie des populations.
Source: kibaru