A l’Institut de formation des maîtres (IFM) de Nara (région de Koulikoro), les élèves-maîtres et leur ex-économe, Adama Coulibaly, sont à couteau tiré. Selon le secrétaire à l’information de la 10ème promotion (2016-2017 ) de l’IFM de Nara, Nouhoum Mamadou Traoré, « l’ancien économe de l’établissement, actuellement en service au lycée de Bla dans la région de Ségou, a détourné les indemnités de réquisition et de frais de recyclage 2015-2016 de 107 élèves-maîtres s’élevant à plus de 4 millions de FCFA. » A l’en croire, ce détournement a été possible par la fausse utilisation de la signature des 107 élèves-maîtres. Furieux, les élèves-maîtres de l’IFM de Nara ont porté plainte pour faux et usage de faux. L’enquête est en cours au niveau de la gendarmerie de Nara.
«Monsieur le juge de paix de Nara, nous nous plaignons contre M. Adama Coulibaly, l’ex économe de L’IFM BG de Nara pour la fausse utilisation de nos signatures et le détournement de nos indemnités de réquisition et de frais de recyclage 2015-2016 non payés. Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez agréer Mr le juge de paix l’obtention de votre soutien pour rendre justice », c’est en substance ce qui ressort de la plainte de la 10ème promotion de l’IFM de Nara en date 14 juin 2017. Selon le secrétaire à l’information de la 10ème promotion 2016-2017, Nouhoum Mamadou Traoré, « l’ex-économe de l’IFM de Nara actuellement muté au lycée de Bla (Ségou) a détourné les frais de transport (réquisition) qui s’élèvent à plus de 2 millions de FCFA et les frais de recyclage ( 2 247 000 F) de 107 élèves. »
Les frais de transport des élèves-maîtres (2015-2016) devraient être payés à la fin de l’année 2016, mais jusqu’à présent, expliquent les victimes, aucun montant n’a été payé. Idem pour les frais de recyclage. « Pour rappel, les élèves-maîtres avaient enclenché une grève illimitée pour exiger le paiement de leurs frais de transport par l’économe Adama Coulibaly. Le hic est que les frais de transport ayant été disponibles, l’économe a disparu avec les sous », explique le secrétaire à l’information de la 10èmepromotion. Il ajoutera que le problème a perduré du fait que l’administration scolaire de Nara leur avait promis de donner les sous à la fin des « stages de responsabilité » qui s’effectuent durant l’année de fin de cycle. « Une fois sur place à Nara, les 107 élèves-maîtres constatèrent que l’économe n’a laissé aucune trace de paiement au nouvel économe. Il a donc fallu la pression des élèves-maîtres et de la préfecture de Nara pour pousser l’économe indélicat à donner des versions différentes. Au départ, il disait que l’argent se trouvait dans les académies d’affectation des élèves-maîtres, ce qui n’est pas réel. Ensuite, il dira que les documents de paiement ont été abîmés par la pluie.», selon les créanciers. « Voyant que la pression et la détermination des élèves-maitres montaient, il trouve un moyen de falsifier les documents attestant que les créanciers (élèves-maîtres) ont été mis dans leurs droits avec fausse signature à l’appui », indique le secrétaire à l’information des élèves-maitres.
Furieux du comportement « peu orthodoxe » de l’économe, les élèves-maitres ont décidé de porter plainte contre lui pour exiger le paiement de leur argent. Le juge de Nara qui a reçu la plainte a, à sont tour, transmis les dossiers au commandant de brigade de la gendarmerie de Nara pour enquêter et situer les responsabilités et les complicités. «Nous avions été à la division de la direction de l’enseignement normal de Bamako, le mardi 04 juillet 2017, pour avoir d’amples informations sur l’affaire. Les responsables de la division nous ont confirmé qu’ils ont envoyé la lettre de réclamation des sous au ministère. Mais jusqu’à présent, nous n’avions pas eu de suite. La procédure est très lente. Nous invitons l’autorité à prendre ses responsabilités tout en rappelant l’économe à l’ordre. Nous sommes déterminés et nous ferons tout pour avoir nos sous, parce que c’est un droit acquis », a martelé le secrétaire à l’information.
Contacté par nos soins, l’ex-économe Adama Coulibaly a fait savoir qu’il a remis les pièces justificatives de paiement des sous à ses supérieurs à Bamako. Les élèves-maîtres rétorquent que ces « pièces justificatives » ne sont rien d’autres que de fausses signatures apposées sur les documents. Pourtant, l’économe se défend et s’étonne en disant ceci : « Comment je peux falsifier les signatures ? »
Affaire à suivre !
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain