Tout était prêt pour que le drapeau du Mali flotte librement de nouveau à Kidal, symbole de sortie de crise. En effet, pour la mise en œuvre de l’accord de paix issu du processus d’Alger, l’installation des autorités intérimaires dans le Nord était programmée le week end. Mais à cause de la nomination du gouverneur de Kidal a fini par gâcher la fête.
Comme convenu lors de la réunion extraordinaire du comité de suivi de l’accord du Nord du 10 février, conformément aux règlements de l’accord d’Alger, le gouvernement du Mali avait établi la liste des présidents des autorités intérimaires pour les régions Nord. Mais, l’installation a fini par être annulée et cela non pas par le gouvernement, mais par les ex-rebelles de la CMA. Cette nomination jugée fortement symbolique par la MUNUSMA et prévue pour le samedi 18 février a été annulée à la dernière minute.
Dans le bastion de l’ex-rébellion, les membres de la Coordination des mouvements de l’AZAWAD(CMA) ont tout simplement changé d’avis. Et par souci de sécurité, le gouvernement a suspendu la mise en place des autorités intérimaires dans les 5 régions du nord.
En effet, la CMA reproche au gouvernement d’avoir nommé un nouveau gouverneur pour Kidal. La voie était pourtant libre pour l’investiture d’Hassan Ag Fagaga, membre de la CMA, désigné mercredi 15 février unanimement par les membres signataires de l’accord d’Alger. Mais, un décret du conseil des ministres, publié tard dans la nuit du vendredi soir, a changé la cadence : puisque le gouvernement sous la pression d’autres groupes comme ceux de la plate-forme, a également nommé un nouveau gouverneur pour la région de Kidal. Il s’agit de Sidi Mohamed Ag Ichrach. Une décision qui a provoqué le boycott de l’investiture de l’intérim de Kidal. Ces conseils régionaux intérimaires dont la mission est de rétablir l’autorité de l’Etat et préparer les élections étaient dotés de pouvoirs importants. Ils sont composés des membres du gouvernement, de la CMA et du Plate-forme.
A.Kodio