C’est un truisme que de dire que l’insécurité est grandissante à Kalaban-Coura. Pour remédier à cette situation, l’Association Badenya de Kalaban-Coura Extension-Sud (ABKES) a décidé d’organiser une conférence publique sur la question. Elle était animée par le commissaire de police du onzième arrondissement, M. Oumar Minta. C’était le samedi 25 novembre sur le site du foyer de jeune du quartier.
La population de Kalaban-Coura ne dort plus que d’un œil à cause de l’insécurité. Il ne se passe plus une journée sans qu’on entende les échos d’un braquage.
Le commissaire de police du 11e arrondissement, M. Oumar Minta a d’entrée de jeu mis la population devant ses responsabilités. Il a déploré le manque de coopération et de collaboration de la population de Kalaban-Coura. C’est pourquoi, le quartier bat tout le record d’infraction. « Ça ne va pas à Kalaban-Coura » indique-t-il. Toutes nos tentatives de collaborer avec la jeunesse se sont révélées infructueuses regrette-t-il. Suivant les propos de M. Minta, aucune police ne peut être efficace que si elle n’est pas aidée par sa population. C’est dans ce contexte qu’il a invité la population à une franche collaboration. Car la première sécurité est d’abord la sécurité de soi même. Aussi, il a fustigé le comportement de certains parents qui couvrent leur enfant. « A Kalaban-Coura, la fierté d’un parent c’est de tout faire pour libérer son enfant » déplore-t-il. La population a soulevé beaucoup d’interrogations comme la libération des présumés voleurs quelques jours après leur arrestation et les réactions tardives de la police. Le commissaire Minta a apporté des réponses appropriées à toutes ses questions.
Le Directeur du Centre d’étude et de recherche sur la sécurité au Sahel, l’inspecteur Général M. Mahamadou Niakaté pense quant à lui que les problèmes du Mali remontent depuis l’indépendance. C’est dans cet ordre d’idée qu’il a fait un rappel historique des accords de paix signés au Mali. Pour lui, les jeunes ne sont pas les seuls responsables de la situation que nous vivons. Les parents en sont pour beaucoup. Les corps habillés sont devenus à un moment donné des politiciens tacle-t-il. D’après lui, on assiste à une insécurité émergente comme le terrorisme et le trafic de drogues. Il ne faut pas rester les bras croisés. C’est une responsabilité collective, conclue-t-il.
Pour le coordinateur du réseau ouest africain pour l’édification de la paix M. Boubacar Kéita la donne sécuritaire a changé. C’est pourquoi, il a demandé l’implication de la société civile. Si la société civile ne s’associe pas à la police l’insécurité ne connaitra jamais la fin. Il a terminé son discours par inviter les parents à mieux éduquer leurs enfants.
A noter que cette conférence entre dans le cadre des activités de l’Association Badenya de Kalaban-Coura Sud-Extension (ABKES). Elle a été créée en 2015 et œuvre pour le développement du quartier.
Famory Macalou
Delta News-Mali