Pensant que le Sénégal est un pays d’impunité comme le nôtre, l’ancien ministre de l’Equipement et des Transports avait trouvé refuge à Dakar aux premières heures du coup d’Etat, qui a balayé du pouvoir son mentor, ATT le 22 mars 2012. Mais mal lui en a pris. La justice sénégalaise serait à ses trousses pour une éventuelle implication dans «l’affaire Karim Wade» qui défraye présentement la chronique dans le pays de la Teranga, même au delà.
Au lendemain du coup d’Etat du 22 mars 2012, auquel la grande majorité de la populaire a adhéré, avant que certains ne se refugient dans un mouvement anti- putsch, ils étaient nombreux les anciens caciques du régime du consensus à trouver protection dans la capitale sénégalaise. Y figuraient en bonne place, Ahmed Diané Séméga, l’ancien ministre de l’Equipement et des Transports.
Avec l’évolution de la situation politique, le général président, Amadou Toumani Touré (ATT), amené à la démission, à l’initiative de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de certains de ses «amis», pensant reprendre son fauteuil de Koulouba, malheureusement il atterrit à Dakar contraint à l’exil.
Cet exil forcé a certainement constitué un pèlerinage pour les hommes du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES). Au point que dès son retour au bercail, Séméga a avoué au cours de la conférence de presse qu’il a animée à Radisson Blu que : «L’exil est plus douloureux que la prison» ; sauf qu’il n’a pas, fort heureusement pour lui, encore goutté à la prison.
Ce n’est pas que l’exil soit un enfer. Mais la crainte d’être interpellé dans l’affaire du fils de l’ancien président sénégalais Me Wade, que Séméga est revenu précipitamment à Bamako. La justice sénégalaise reproche à l’ancien ministre «du ciel et de la terre» de s’être enrichi illégalement.
Mais le hic, est qu’en dehors du Sénégal, ce fils, de Me Abdoulaye Wade, aurait des complicités dans d’autres pays africains dans la création de sociétés- écrans ; et cela au plus haut sommet des Etats. C’est le cas de la Guinée équatoriale, où le nom de Karim Wade est cité dans le rachat de certaines sociétés et actionnaire dans d’autres.
Maintenant, c’est le nom du Mali, qui revient sur les lèvres des limiers sénégalais. Selon des sources proches du «dossier Karim Wade», beaucoup de cadres maliens ne dormiraient plus que d’un œil. A commencer par Ahmed Diané Séméga, le tout puissant ministre de l’Equipement et des Transports du général président ATT
Il est avec le Général Kafougouna Koné, ancien ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, à battre le record de longévité dans les deux mandats de ATT. Ce n’est pas par amour pour la patrie qu’il a regagné Bamako mais par peur de répondre à une convocation de la justice sénégalaise, décidée à entendre tous les complices de Karim Wade
Selon des sources bien introduites, les sociétés prête-noms, citées dans l’affaire du fils de l’ancien président sénégalais, seraient au nom de proches de Séméga. Mais, c’est surtout dans le dossier de la privatisation de Transrail qu’il risquerait de laisser ses plumes. Même au Mali, ce dossier n’a pas encore fini de révéler tous ses secrets.
Les autorités sénégalaises soupçonneraient le président du PDES de sauvegarder les intérêts de Karim Wade au Mali. Il serait le propriétaire d’un imposant immeuble à l’ACI 2000, non loin du siège de Orange-Mali.
Avant que l’étau ne se resserre autour de lui, Séméga a préféré faire confiance à l’agilité de ses jambes. Qu’attendent alors les autorités maliennes pour ouvrir les dossiers des délinquants financiers ?
Yoro SOW
Source: Inter de Bamako