Le Conseil des ministres de vendredi a adopté des projets de modifications à la loi électorale qui vont être soumis au vote des députés. Ces modifications ont été arrêtées, au préalable, par une commission de juristes, et de représentants des partis politiques.
D’un: nul ne vote s’il ne possède la carte d’électeur Nina. La loi sera amendée de sorte à y insérer la notion de fichier biométrique et de carte Nina. Or qui parle de carte Nina parle de photo et d’empreintes digitales de l’électeur. C’est la garantie idéale contre les doubles votes. Le vote sur la base de témoignages ou de cartes d’identité civile est banni et, avec lui, une large possibilité de fraude.
De deux: les listes électorales seront affichées devant les bureaux de vote 7 jours avant le scrutin. Cela permet à chacun et à temps d’identifier son bureau de vote.
De trois: le gouvernement a décidé, sur arbitrage personnel du président Dioncounda Traoré, de maintenir le système de parrainage pour les candidats indépendants. En effet, un candidat indépendant doit faire la preuve que sa candidature n’est pas farfelue en obtenant le parrainage de 10 députés ou de 5 conseillers communaux dans chacune des 8 régions administratives du Mali. La chose pénalise, certes, les candidats indépendants et peut même les pousser à corrompre des élus mais le jeu en vaut la chandelle car, en 2007, l’Etat a dépensé pour chaque candidat à la présidentielle la bagatelle de 200 millions de FCFA en termes d’établissement des documents électoraux. Si les candidatures devaient se multiplier sans garde-fou, les frais exploseraient sans contrôle alors que la caution de 10 millions que dépose chaque candidat ne vaut rien en comparaison des dépenses publiques générées par les candidatures.
Il y aura 25 000 bureaux de vote et les réfugiés voteront dans leurs zones de refuge actuelles. Le dernier mot, à cet égard, reviendra aux candidats les plus fortunés, capables d’aller parler aux réfugiés hors du territoire national. Les candidats fortunés restent aussi les seuls à pouvoir frauder car ni la loi ni la carte Nina n’ont trouvé de parade à la mobilisation des électeurs moyennant finances…
Tiékorobani