374 cas d’inondations, près de 30 mille maisons effondrées, plus de 179 mille personnes sinistrées dont près de 72 mille enfants. C’est ce qui ressort du rapport d’activité de la protection civile publié le 09 septembre. En plus des autorités, des ONGs s’activent pour donner une lueur d’espoir aux personnes touchées.
Des ravins ensablés, des greniers emportés par les eaux de pluie, plusieurs milliers de champs ravagés. Ce sont quelques images, après le passage des eaux de pluie dans le cercle de Bankass région de Bandiagara. Plus de la moitié des communes de la localité sont victimes d’inondation. La situation dans le village de Dogo-Ley est préoccupante. Tout a été détruit nous signale Soumaila Guindo maire de Kani-Bonzon.
« 130 millimètres se sont abattus sur la commune et ont inondé une grande partie du village et ensablé les quatre quartiers qui constituent le village de Dogo-Ley détruisant ainsi tout le village », déplore le maire. Il fait ensuite le point du sinistre « Nous avons enregistré 70 ménages détruits ; 172 greniers détruits. Les lieux de culte, les églises, les marchés, les troupeaux ont été également emportés. C’est-à-dire que le village est dépouillé de ses biens. »
« L’inquiétude», c’est le sentiment commun partout dans le pays
Les pluies diluviennes du 16 août dernier ont causé d’énormes dégâts et des pertes en vies humaines à Gao au nord du Mali.
Les sinistrés ont été recasés dans des écoles publiques ou dans des espaces aménagés dans la région. Aujourd’hui, ces derniers demandent une assistance d’urgence.
Parmi ces personnes touchées, cette mère de famille qui raconte son vécu, « ma maison s’est effondrée ainsi que ma clôture et les toilettes. Nous espérons trouver une aide pour la réhabilitation de nos maisons. », se lamente-t-elle
A ses côtés cette autre dame, « Nous avons vécu des moments terribles. On ne s’attendait pas à cela. Ce n’est pas facile, on espère trouver un dortoir, car on ne peut pas rester dans la cour de l’école indéfiniment. » confie-t-elle.
Parmi les personnes sinistrées, plus de 50 mille sont des hommes selon la protection civile. Ce chef de famille qui témoigne en fait partie. « Je suis actuellement dans la cour de l’IFM parce que chez moi, est inondé. Tout s’est effondré. Les conditions sont mauvaises. On n’a rien ici », alerte-t-il.
Djeneba Dolo et Safiatou Dembele ont trouvé refuge à l’école (Tiekoro Coulibaly Hamdallaye) de Segou. Les fortes pluies ont eu raison de leurs concessions au quartier Hamdallaye dans la cité des Balazans. Moumine Dao quant à lui se trouve actuellement dans la cour d’une medersa au quartier Bougouni, dans la même ville. Ils ont perdu beaucoup de biens. Leur crainte, c’est de trouver un abri avant la rentrée des classes qui s’annonce pour bientôt. La première a évité de justesse le pire « Dieu merci, j’ai eu la chance. Mes enfants venaient tout juste de sortir quand la maison s’est effondrée. », se rappelle-t-elle.Veuve, elle affirme avoir entendu parler d’aides, mais qu’elle n’a pas encore reçu cette assistance.
La seconde se préoccupe de ce qui adviendra à la rentrée scolaire. « J’ai perdu ma maison, mes stocks de céréales. J’ai juste pu récupérer mes ustensiles. La rentrée approche, on doit quitter les salles de classe. Mais je n’ai pas encore trouvé une maison. Je fais la lessive pour subvenir à mes besoins. », explique-t-elle. Mêmes inquiétudes chez monsieur Dao.
Les camps des personnes déplacées, encore plus précaires
Les sites ne sont point épargnés par ces inondations. Dans celui situé à Faladié dans la capitale, il faut braver les eaux stagnantes et la boue pour accéder aux personnes déplacées. Sur place, elles affirment avoir reçu des appuis pour se mettre à l’abri. Cependant, ces hommes et femmes espèrent un soutien plus adapté.
Amadou Diallo est l’un des responsables du site des déplacés de Faladié. Il nous donne un aperçu de la situation. « On a reçu plus 400 bâches et des moustiquaires. Sans ces bâches, on utilisait des pailles et des bois pour faire des tentes. On veut des tôles et des sacs de ciment, car après cette saison pluvieuse, nous avons aussi peur des risques d’incendies. »
Eh oui, plusieurs ONGs soutiennent les personnes vulnérables en cas de catastrophes naturelles. C’est le cas de la croix-rouge malienne à Tominian. Elle assiste les victimes d’inondations. Mais avec quelques contraintes.
« L’accès aux sinistrés et le manque d’information sont des difficultés qui compliquent le secours », affirme monsieur Garba Sogoba président du comité local de la croix-rouge malienne à Tominian.
Enfin, il est important de se protéger et de suivre les mesures de protection. Puisque,l’agence nationale de la météorologie (Mali météo) continue d’alerter sur les risques d’inondations sur toute l’étendue du territoire national. Ainsi, elle invite la population à éviter les zones à risque.