Le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes a tenu une réunion le 15 août 2024 pour faire le point sur la situation des inondations qui sévissent dans plusieurs régions du Mali. Le communiqué, publié à l’issue de cette rencontre, dresse un bilan préoccupant : « 59 cas d’inondations au total ont été recensés, dont 26 nouveaux cas survenus entre le 7 et le 15 août 2024 », selon le rapport officiel.
Les régions les plus touchées sont Ségou, Koutiala, Bougouni, Gao, San, Dioila, Nioro, Kita, ainsi que le District de Bamako, qui à lui seul, a enregistré 24 cas d’inondations. Les inondations ont également provoqué des effondrements, notamment à Bamako, Koutiala et Mopti, ainsi qu’un cas de vent violent à Nioro. Malheureusement, le bilan humain s’est alourdi avec « sept nouvelles pertes en vies humaines », portant à quinze le nombre total de décès liés aux inondations depuis le début de la saison des pluies.
Des actions proactives
Le bilan des inondations ne se limite pas aux pertes humaines. Le communiqué fait état de « 4 150 ménages touchés, soit un total de 32 068 personnes sinistrées ». Ces chiffres montrent l’ampleur de la catastrophe qui frappe le pays et le nombre croissant de personnes nécessitant une assistance d’urgence.
Face à cette situation critique, le gouvernement malien, par l’intermédiaire du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, a intensifié ses efforts pour venir en aide aux populations affectées. « Les opérations de sauvetage et de mise en sécurité des personnes sinistrées se poursuivent », assure le communiqué. En outre, des distributions de vivres ont été effectuées, notamment à Bla et Bakebougou (Commune de Baraouéli), où « 16 tonnes 250 kg de riz, 6 tonnes 70 kg d’huile, 1 tonne 240 kg de sucre et 480 kg de lait » ont été distribuées à 535 ménages.
Le gouvernement a également entrepris des actions pour prévenir de futures catastrophes. « Le curage, l’enlèvement et l’évacuation des déblais de certains collecteurs du District de Bamako » ont été réalisés sur une distance de 18 145 mètres linéaires, sur un total de 32 911 mètres linéaires prévus. Des visites de terrain ont aussi été organisées pour inspecter les occupations anarchiques sur certains axes routiers dans les six communes de Bamako.
Les mesures de sécurité
Les prévisions météorologiques ne sont pas rassurantes. Le communiqué avertit que « d’importantes quantités de pluies sont attendues par endroit avec des risques très élevés d’inondations sur la majeure partie du pays ». La montée des niveaux des cours d’eau, observée sur l’ensemble du territoire, laisse présager des risques d’inondations supplémentaires.
Face à cette menace, le Comité interministériel exhorte la population à la vigilance et à respecter strictement les consignes de sécurité. Parmi celles-ci, il est recommandé de « libérer les emprises et les voies d’écoulement des eaux », de « ne jamais s’engager sur une route ou une ruelle inondée, à pied comme en voiture » et de « ne pas s’approcher des berges d’un cours d’eau en crue ou d’un canal d’évacuation ». En cas de forte pluie, il est conseillé de « s’abriter dans un bâtiment ou un espace couvert », en évitant les arbres pour ne pas courir le risque d’être frappé par la foudre.
Le gouvernement malien, par l’intermédiaire du colonel Issa Raoul Dabo, chef du Centre de Gestion des crises et catastrophes, appelle la population à rester prudente et à adopter des comportements qui peuvent sauver des vies. Alors que les secours continuent de s’organiser et que les efforts de prévention se multiplient, les Maliens sont invités à suivre les directives pour réduire les risques et protéger leurs proches.
Chiencoro Diarra