Dans une déclaration sur l’inondation meurtrière du 16 mai à Bamako, les six maires du district de Bamako montrent qu’ils ne sont pas les bouc-émissaires que l’on pense. Ils souhaitent que l’argent promis aux collectivités arrive à destination. La déclaration lue à la mairie du district de Bamako le 23 mai est une invitation au président IBK qui les avait tancés après le drame de l’inondation.
Les maires des six communes de Bamako sont clairs : le transfert des ressources est censé amener les financements susceptibles de réaliser les travaux publics de grande envergure. C’est le gouvernement qui a toujours été réticent à effectuer le transfert des fonds aux collectivités territoriales, ce qui a comme conséquence la fragilité des communes et des maires qui sont obligés de se débrouiller.
Ce qui passe très mal chez les maires de Bamako, c’est le fait que tout le monde leur tombe déçu à bras raccourcis. On se souvient que ces maires ont été interpellés par le président de la République au lendemain de l’inondation qui a fait 15 morts et de nombreux dégâts matériels dans la capitale et environs.
Et les citoyens aussi bien savonné ces élus locaux dont le tort est d’avoir été négligents en matière de risques liés aux inondations et au manque de caniveaux et de collecteurs. En clair, ils accusé d’avoir mis en danger de mort des familles entières dont certaines ne sont conscientes des risques liés à leurs lieux d’habitation.
En guise de réplique, les maires ont voulu situer la part de responsabilité des autres décideurs dont le président de la République qui est supposé être l’artisan de la décentralisation. Sans ressources nécessaires, les collectivités territoriales ne peuvent pas faire face aux travaux publics attendus d’eux, ils ne pourront pas mettre de l’ordre dans l’attribution des parcelles d’habitation.
Pourtant, le gouvernement sait que l’absence des infrastructures de voirie et d’écoulement des eaux de surface met la vie de milliers de personnes en danger. Cette population exposée habite généralement d’anciens chéneaux de rivières ayant tari à cause de l’expansion de la ville et du changement climatique.
En attendant des mesures fortes, Bamako n’est pas sorti des dangers du genre de l’inondation du 16 mai. La météo annonce des pluies torrentielles dans les mois à venir. La catastrophe du 15 mai aurait pu être évitée si l’on avait tiré des leçons de l’inondation qui a endeuillé Bamako en 2013. Hélas, les mesures correctives annoncées n’ont pas été appliquées et les collectivités ont été abandonnées à leur sort
Source: La Sirène