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Incendie au Grand marché de Bamako : LE PIRE A ETE EVITE

Encore un marché qui prend feu pourrait-on dire, tout juste quelques jours après qu’un vaste incendie ait ravagé le marché de colas dans la nuit du 5 au 6 mars (voir l’Essor du 10 mars). Du haut de l’immeuble Mafa Haïdara s’échappait, hier dans la matinée (heureusement ?), un feu d’une violence inouïe. Les nombreux occupants de l’immeuble ainsi que des immeubles voisins ont immédiatement fermé leurs boutiques tandis que la foule affluait sur le lieu du sinistre.

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Les premiers arrivants entreprirent d’alerter les sapeurs pompiers. D’autres n’ont pas attendu l’arrivée des soldats du feu, mobilisant l’assistance pour amener de l’eau. L’initiative bien que présentant des dangers pour ces pompiers improvisés, s’est révélée plutôt salutaire. Tandis que des boutiquiers faisaient usage de leurs extincteurs, des femmes accouraient avec des bassines remplies d’eau. Cette chaine de solidarité a réussi à ralentir la progression du feu, en attendant l’arrivée des sapeurs pompiers.

Qu’est ce qui a causé cet incendie ? Aucune réponse satisfaisante ne pouvait être apportée, hier, à cette question légitime qui a fleuri sur toutes les lèvres. Cependant, en observant le lieu du sinistre, on pouvait constater que l’incendie est vraisemblablement parti d’un chantier au premier étage de l’immeuble. Les étais et les planches qui servaient de charpente et d’échafaudages au chantier ont été totalement calcinés. Heureusement, l’incendie a été circonscrit à cet étage. Les boutiques voisines n’ont pas été touchées, pas plus que le circuit électrique.

Si le bilan permet de pousser un « ouf » de soulagement, le sinistre et son environnement interpellent une nouvelle fois sur le délabrement des marchés et l’incivisme des occupants. Les boutiquiers voisins du chantier assurent ainsi que le chantier ne bénéficie d’aucune surveillance. Il est même squatté de jour comme de nuit par de jeunes fumeurs de haschisch. D’autres témoignages indiquent que les voisins et les manœuvres travaillant sur le chantier y préparent leur thé sans se soucier du danger que cela peut représenter. En attendant les résultats de l’enquête des sapeurs pompiers, sur place les supputations vont bon train.

Autre tare confirmée par l’incendie : l’encombrement de toutes les voies d’accès. Les voitures de pompiers mobilisés pour éteindre le feu ont eu tout le mal du monde à accéder au cœur du marché. Pire, les agents du groupement de maintien d’ordre appelés pour sécuriser l’opération des sapeurs pompiers, ont été pris à partie par de jeunes badauds et des commerçants récemment déguerpis des voies publiques, qui leur ont jeté des pierres.

Ces détaillants qui n’ont pas l’intention de s’éloigner du centre-ville, ont investi différentes voies d’accès au Grand marché. Renvoyés de l’emblématique boulevard du Peuple, ils ont envahi le périmètre intérieur du marché. Leurs marchandises entassées dans des brouettes et autres pousse-pousse barrent les abords des trottoirs et des boutiques. Le Grand marché de Bamako déjà fort congestionné, croule de surcroit chaque jour davantage sous les déchets et les ordures. Un bien triste spectacle.

Après le marché de Médine, le marché de colas « Woro-Sugu », le Grand marché de Bamako vient donc de l’échapper belle. Si la catastrophe a été évitée, l’épisode a mis en lumière l’urgence d’aérer le site, d’adopter de nouvelles dispositions de sécurité. Le plan de libération des voies publiques va devoir s’étendre, peut être plus vite que prévu, à ces sites où la sécurité la plus élémentaire des marchands et de leurs clients, est nulle.

D. DJIRE

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