Pendant que leurs frères d’armes meurent jour après jour sur le champ de bataille, des éléments évoluant au sein de l’Armée se livrent à des actes condamnables et punissables. Certains membres des Forces de Défense et de Sécurité, certainement doués dans ce qu’ils posent comme acte, sont accusés d’être impliqués dans des activités criminelles par le ministre la Sécurité et de la Protection civile, le général de Brigade Daoud Aly Mohammedine.
La triste annonce ne semble plus être un secret pour personne. En tout cas pas pour les officiers supérieurs des Forces de Défense et de Sécurité du Mali. Sur la question, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de Brigade Daoud Aly Mohammedine, a déjà tiré la sonnette d’alarme. Il a dénoncé et même adressé une correspondance à des responsables tels que l’Inspecteur en chef des services de Sécurité et de Protection civile, le directeur général de la Police nationale, le directeur général de la Gendarmerie nationale, le directeur général de la Protection civile, le chef d’Etat-major de la Garde nationale, le directeur de l’Office central des stupéfiants, le directeur des ressources humaines ; celui de la police technique et scientifique…. « Il m’a été donné de constater l’implication de plus en plus récurrente et active de certains éléments des Forces de Défense et de Sécurité dans des activités de trafic de drogues, d’armes, de munitions, et de braquage en usant des modus operandi », lit-on dans la correspondance datant du 16 août 2022. Aux dires du ministre, les éléments dont il est question s’adonnent à leurs activités criminelles à se mettant en tenue correcte, afin de pouvoir convoyer de la drogue. Ils utilisent, pour la réussite du coup, leurs véhicules personnels à vitres teintées. Cela, ajoute le général Daoud, pour transporter lesdites marchandises d’une localité à une autre. Les éléments en cause font ces pratiques en s’érigeant en distributeurs de drogues dans les différentes villes du pays à travers leurs propres réseaux, déplore le ministre. Aussi, poursuit le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, les éléments pointés du doigt « s’approvisionnent en armes et en munitions dans les magasins d’armement des casernes pour fournir leurs clients, ou proposer à la vente les armes saisies lors des opérations (de l’armée sur les théâtres d’opérations), voire de dotation en déclarant par la suite la perte de celles-ci ». Les mêmes éléments se servent de leurs armes de dotation et des techniques (utilisation de guetteurs, d’éléments de reconnaissance et d’appui) propres aux Forces de Défense et de Sécurité pour commettre des actes de braquages, a-t-il ajouté. Clairement opposé aux attitudes des incriminés, le ministre explique que certains éléments prêtent également leurs armes de dotation aux bandits, notamment aux braqueurs moyennant des sommes d’argent en contrepartie. « Ces pratiques inacceptables et inconcevables constituent, au demeurant, des infractions graves à nos statuts, nos règlements et à la loi pénale », indique-t-on dans la correspondance ministérielle. Sans ambages, le premier responsable estime que ce genre de comportements ternit l’image de l’Armée. « Tout élément qui se rendrait coupable d’une telle pratique s’exposerait à des sanctions disciplinaires très graves, sans préjudice des poursuites judiciaires », a-t-il prévenu.
Mamadou Diarra