Je ne sais pas dans cette même colonne pourquoi j’avais très tôt affirmé que IBK est un train qui arrive à l’heure. Mais en son temps, cette affirmation était légitime, car partagée par 77% des électeurs maliens. Au fil du temps, comme ces autres compatriotes, nous nous sommes rendu compte que le ‘’Mande Massa’’ était aussi un ‘’Kouma Massa’’. Qui parle fort, trop et beau.
La tonalité de sa voix est différente de la rigolade de Amadou Toumani Touré et de la chanson berçante de Alpha Oumar Konaré.
Il parle comme un livre. Il gesticule comme un prêtre et il menace comme un père de famille. Surtout quand il martèle : « Plus jamais ça ! », « ça ne marchera pas avec moi », « je dis non ! non ! et non ! »…
C’est pourquoi à chaque fois devant mon petit écran dès que je l’aperçois en train de bouger sa langue, je me mettais debout, coupais mon souffle pour l’écouter avec respect. Puis je me jetais dans les pages de mon dico afin de chercher le sens de certaines de ses locutions latines.
Par inadvertance j’ai brusquement perdu cette attitude patriote. Pour trois raisons.
D’abord c’était le 20 janvier dernier, brusquement lorsque j’ai aperçu mon président confortablement assis devant un cadre étrange pour exécuter son adresse à la nation. Etant donné que c’était la première fois pour moi de voir un chef d’état du Mali démocratique s’adresser à son peuple en position assise, j’ai estimé que je n’avais aucune raison de monter la sentinelle.
Ensuite, c’était la semaine dernière, quand j’ai vu mon président faisant montre d’une courtoisie déconcertante, d’une maitrise parfaite de son sujet et d’une aisance d’oiseau sur une branche d’arbre devant les caméras de la télévision marocaine 2M. A la faveur d’une interview qu’il a accordée à cette journaliste marocaine, ce qu’il n’a jamais voulu faire pour notre télé nationale après six mois de pouvoir.
Enfin, la dernière sortie de mon président qui m’a fait monter la moutarde au nez, c’était lors de l’inauguration du palais des sports de 5000 places de l’ACI 2000. Quand il disait ceci : « Je mets donc le prix grand à l’entretien futur de ces locaux, à leur gestion future sans aucune complaisance.
Nous ne sommes pas un peuple de laisser-aller, nous sommes un grand peuple. Et les grands peuples se reconnaissent par leur capacité à assurer l’hygiène et la propreté publiques».
De là, je me suis dis que le Ministre des Sports pour se tirer d’affaires doit nommer un technicien de surface, autrement appelé ‘’balayeur de rue’’ au poste de directeur de cette salle, si c’est l’hygiène seulement qui impute.
Certes, les grands peuples se reconnaissent par « leur capacité à assurer l’hygiène et la propreté publique ». Et les grands pouvoirs publics ?
A reporter, incessamment, les délais de rigueur pour un simple déguerpissement de voie publique. Comme cela est le cas actuellement du gouvernement OTL concernant le boulevard du peuple à Dabanani.
Vraiment, IBK est cas qui n’effraie plus !
Moustapha Diawara
Source: Tjikan