Pour ses adversaires politiques, le bilan d’IBK est jugé « catastrophique ». Intitulé « Bilan sommaire 2013-2018 », un dossier mis à notre disposition par la direction du RPM fait état de plusieurs réalisations dans tous les secteurs du dévéloppement.
Le projet politique sur la base duquel IBK a été élu, en 2013 avec un score inédit de 77,6 % des voix, au second tour, comporte quatre axes majeurs.
Réconciliation, paix et souveraineté
D’abord, sur les plans de la réconciliation nationale, du retour de la paix et la souveraineté de notre pays.
Tenues, les 1er, 2 et 3 novembre 2013, les assises du Nord ont permis de dégager les outils et les stratégies, qui ont permis de recoudre le tissu social, mis à mal par la crise ; mais aussi, de définir les bases d’une nation plurielle réconciliée avec elle-même.
S’y ajoute la mise en place, en janvier 2014, de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation.
Pour l’apaisement du climat social, des rencontres intracommunautaires ont été organisées dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti. Objectif : promouvoir le vivre ensemble et renforcer l’unité nationale.
Résultat : on assiste, depuis lors, à un retour progressif des populations du nord, exilées dans les pays voisins.
Organisée du 27 mars au 02 avril 2017, la conférence d’entente nationale a accouché d’un projet de « Loi d’Entente Nationale ».
Principal acquis du premier axe du programme politique d’IBK : il n’y a plus d’affrontement entre les Groupes armés et l’armée malienne.
Ensuite, viennent la Défense et la Sécurité. Avec, à la clé, l’adoption, en mai 2015, de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOPM).
Défense et Sécurité
D’un coût total de 1230 milliards CFA, il vise à réarmer les forces de défense et de sécurité du Mali. Matériellement. Moralement. Il s’étend sur la période 2015-2019. Il s’agit de doter le mali d’un outil de défense à hauteur des défis actuels.
A un an de l’échéance, plusieurs acquis ont été enregistrés. Notamment, l’acquisition d’armes, de munitions et de matériels roulants ; mais aussi, de quatre nouveaux appareils, dont deux avions de types Y-12 et des hélicoptères de combat de type MI-35, des avions de chasse et de transport de troupes.
La semaine dernière, quatre autres appareils ont été réceptionnés par le gouvernement. Ce qui porte, désormais, à huit le nombre des avions militaires.
Autres acquisitions, et non des moindres de l’armée malienne : 11.000 casques balistiques, plus de 6.000 gilets pare-balles ; des centaines de tentes collectives et des milliers de rations de combats.
Pour renforcer les effectifs de l’armée, 5.000 soldats ont été recrutés ; 2.187 agents dans la police et 500 dans la Protection civile. Ce n’est pas tout. Loin s’en faut. La Mission européenne au Mali, elle, a formé huit Groupements tactiques Interarmés (GTIA). Sans compter la formation des pilotes et des équipages ; la construction d’un centre de formation des militaires à Hombori.
Désormais, les ayant-droits de tout militaire, tombé au combat, bénéficieront d’un salaire de 10 ans du grade supérieur à celui qu’il portait au moment de son décès.
Autant d’efforts, qui ont valu à IBK d’être désigné, par ses paires, président en exercice du G5 Sahel. C’était en février 2017.
La mise en œuvre de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire et de la Loi de Programmation sur la Sécurité intérieure est à l’origine de la montée en puissance de nos forces armées et de sécurité. Et le G5 Sahel, une composante essentielle dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Face à la campagne médiatique abjecte, dont le Mali a été victime, Outre atlantique, suite à l’éclatement de la crise de 2012, le Mali se devrait de mener une diplomatie active. Afin de battre en brèche les stéréotypes, dont il a été affublé. Et, du coup, permettre à notre pays de réoccuper sa place, toute sa place, dans le concert des Nations.
L’offensive diplomatique
Après l’adoption, le 25 juin 2014, par le Conseil de sécurité, de la résolution 2164 relative au renouvellement du mandat de la Minusma, qui a pris en charge les principales préoccupations du Mali – à savoir la réaffirmation de l’unité de notre pays, de l’intégrité de son territoire et de la forme républicaine et laïque de l’Etat, ainsi que la préservation et la consolidation de l’appui des partenaires multilatéraux et bilatéraux au financement du développement du Mali – le gouvernement s’est lancé dans un processus politique de sortie de crise réussi, assorti des pourparlers inter-maliens, tenus en juillet 2014 à Alger.
Aussi, le Mali a enregistré une participation de qualité au sommet des leaders africains et américains. Sommet au cours duquel, notre pays a été retenu parmi les six pays pilotes pour « L’initiative OBAMA » pour la paix, la sécurité en Afrique. C’était les 6, 7 et 8 août 2014 à Washington.
Autre preuve de la vitalité de la diplomatie malienne : l’organisation du 27eme sommet Afrique-France sur le partenariat, la paix et l’émergence. C’était les 13 et 14 janvier 2017 à Bamako, en présence d’une quarantaine de Chefs d’Etat africains et de gouvernement, ainsi que de plusieurs représentants de plusieurs organisations internationales. A l’issue de ce sommet, les pays africains et la France ont salué le leadership du Mali.
Conséquences : la voix du Mali résonne, de nouveau, sur la scène internationale. Bien plus, notre pays est, de plus en plus, écouté et respecté.
Plusieurs nouvelles ambassades ont été ouvertes. Notamment, au Qatar, au Rwanda et au Tchad. La mission commerciale d’Abou Dhabi a été transformée en ambassade. Un consulat général a été ouvert à Lyon, en France.
Dans sa résolution 2295, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de doter la Minusma d’un mandat robuste. Une première, dans l’histoire des opérations de maintien de la paix.
Le taux brut de scolarisation est passé de 70,1% en 2014 à 72,1% en 2017
Les réalisations, enregistrées dans le domaine de l’Education, traduisent à suffisance la volonté du président de la République et du gouvernement de rendre à ce secteur ses lettres de noblesse.
Grâce aux efforts engagés, le taux brut de scolarisation, au premier cycle, de l’enseignement fondamental, est passé de 70,1% en 2014 à 72,1% en 2017.
Toutefois, l’école malienne reste confrontée à d’énormes défis qui ont pour noms : l’insécurité, la fermeture de certaines écoles au nord et au centre du pays, la destruction des infrastructures et des équipements par les terroristes…
Cependant, la quasi-totalité des élèves ont concouru à l’examen pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF). Et sur presque toute l’étendue du territoire national.
Au nombre des réalisations, on peut citer, entre autres, la construction et l’équipement de cinq lycées à Sangha, Djenné, Baraouéli, Tominian, Gourma-Rharous, Niamina, Nara et Mandiakuy ; ouverture des instituts de formation professionnelle de konobougou, Diabaly, Bla, Bougouni et Kalaban-Coro ; construction et équipement des académies d’enseignement de Nioro, Dioïla, Ménaka, Taoudéni et Bougouni…
Entre 2013 et 2017, 4.072 enseignants ont été recrutés dans tous les ordres de l’enseignement ; 3.857 enseignants, fonctionnaires des collectivités territoriales ont été intégrés dans la Fonction publique ; 406 enseignants communautaires, dans la fonction publique des Collectivités ; 1.775 enseignants contractuels ont été intégrés dans la fonction publique des collectivités.
Le 28 février dernier, la cité universitaire de Kabala a été inaugurée.
Bâtie sur une superficie de 102 ha, elle est dotée d’un bloc scientifique, de quatre blocs d’hébergement pouvant accueillir 4.080 étudiants, d’amphithéâtres ultramodernes, de salles informatiques, une bibliothèque virtuelle, des salles de classe, des terrains de sport et un réfectoire ultramoderne.
Sur une prévision de 200.000 emplois, 234.275 emplois ont été créés.
Sur une prévision de 200.000 emplois, le gouvernement a créé, du moins selon le dossier mis à notre disposition, 234.275 emplois au cours de ces cinq dernières années. Soit un taux de réalisation de 117,14%.
A l’origine de cette performance, la mise en œuvre du projet de développement des compétences et emploi -jeunes ; la poursuite de la mise en œuvre du programme emploi-jeunes ; le financement de 3.232 projets de jeunes ; le placement de 21.251 jeunes diplômés en stage de formation professionnelle et la formation de 13.935 jeunes à travers les travaux à haute intensité de main d’œuvre…
Augmentation de la production agricole de 62,06%
Pour moderniser l’agriculture malienne et la rendre compétitive, le gouvernement a, à travers l’Agence d’Aménagement des Terres et de fourniture de l’eau d’Irrigation (ATI) lancé dans l’aménagement des terres ; mais aussi, la dotation des paysans en équipements modernes. Et subventionnés par l’Etat.
Sur une prévision de 100.000 ha à aménager, environ 86.543 ha ont été aménagés.
Ainsi 1.300 tracteurs (50-60 cv), 500 motoculteurs (16 cv), 1.000 multiculteurs, 1.000 semoirs, 1.000 charrettes, 400 batteuses, 400 décortiqueuses et 100 motopompes (20-25 cv) … ont été remis aux paysans.
S’y ajoute la subvention, entre 2017 et 2018, de 150.784 tonnes d’engrais au profit des producteurs pour un coût total de 20 milliards CFA, contre 153.810 tonnes entre 2016 et 2017.
Résultat : la production céréalière, toutes cultures confondues, est passée de 5.736.092 tonnes en 2013-2014 à 9.295.974 tonnes entre 2017-2018. Soit une augmentation de 62,06%.
La production de viande est passée de 51.559 tonnes en 2013 à 76.294 tonnes en 2017
L’élevage et la pêche ont connu un grand essor ces trois dernières années. La production de viande est passée de 51.559 tonnes en 2013 à 76.294 tonnes en 2017. Soit un taux d’accroissement moyen de 6,48%.
La production de lait a augmenté de 3%.
Pour booster le secteur de la pêche, le gouvernement a mis en place le Programme national d’empoissonnement des plans d’eau. C’est dans ce cadre que, 950 cages flottantes ont été installées et empoissonnées ; 859 étangs piscicoles ont été réalisés ; 18 micros barrages ont été empoissonnés ; 70 ha de parcelles riz ont été empoissonnés ; 488 mares ont été aménagées et empoissonnées ; des débarcadères ont été construits à Manantali, Gao et Ansongo ; 200 kits de bacs hors sols ont été distribués aux femmes.
Construction et équipement des centres de santé, augmenter le nombre de bénéficiaires de la protection sociale…
Construction et équipements de 25 centres de santé communautaires, construction des directions régionales de la Santé à Sikasso, Ségou, Mopti, Sikasso et un siège au profit du programme national de lutte contre la paludisme… tels sont, entre autres, les grandes réalisations enregistrées au cours du quinquennat d’IBK. Coût total de ces réalisations : 9,3 milliards CFA.
A cela s’ajoutent l’acquisition de 231 véhicules, dont 79 ambulances tout terrain, équipés pour un montant de 6,7 milliards CFA ; mais aussi, l’organisation régulière des campagnes élargies de vaccination sur toute l’étendue du territoire national et l’accroissement du nombre de bénéficiaires d’une protection sociale universelle.
Dans ce cadre, la loi instituant les pupilles en République du Mali a été adoptée. Durant ces cinq dernières années, le nombre de CSCOM est passé de 1.169 en 2013 à 1.298 en 2018. Soit une augmentation de 11,04 %.
Quant au taux de médicalisation, il est estimé à 32,03%.
Promouvoir l’accès au logement
Le gouvernement a entrepris la construction de 2.052 logements sociaux à Bamako ; mais aussi, 350 dans les régions.
Dans un partenariat public-privé, 5.428 logements sociaux et 500 autres du programme gouvernemental, à l’intérieur du pays, seront bientôt attribués.
Electricité, eau, mines, routes…
Convaincu que le développement passe par l’énergie, mais aussi par le développement des routes, le gouvernement a ouvert plusieurs chantiers à impact rapide sur la vie des populations.
On peut, entre autres, citer l’interconnexion Mali-Côte d’Ivoire, la réhabilitation des centrales hydroélectriques de Sélingué et Sotuba, la réhabilitation des infrastructures énergétiques dans les régions du Nord du Mali ; mais aussi, la mise en œuvre des projets d’extension et de réalisation de centrales hydroélectriques de Sotuba II (6MW), Kénié (42 MW) et Gouina (140MW).
Le taux d’accès à l’électricité est passé de 32,43% en 2013 à 42% en 2017.
Autres localités, autres réalisations : la centrale photovoltaïque de 50 MW de Koulikoro, celle de Ségou (33 MW), de Diéma et d’Ansongo…
Quant au taux d’accès à l’eau potable, il est passé de 63,6% en 2013 à 68% en 2017. A noter que ce taux a atteint 74,4% en milieu urbain et 65,3% en milieu rural.
L’entretien courant des routes a concerné plus de 42.000 km du réseau prioritaire sur l’ensemble du territoire national, dont 15.000 km de routes revêtues et 27.000 km de routes en terre et 7.500 km de pistes rurales.
Ces cinq dernières années ont enregistré la création de nouvelles unités minières. Notamment, à Fekola (Kayes), à Kofi (Kayes), à Komana (Sikasso).
Avec une production d’or de 55,621 tonnes en 2017, dont 6 tonnes pour l’orpaillage, contre 51,007 tonnes en 2013, le Mali occupe le 4e rang des producteurs d’or en Afrique, après l’Afrique du sud et le Ghana et le soudan du Sud.
La valeur ajoutée du secteur de l’or s’élève à 485,4 milliards CFA en 2017, contre 472,2 milliards CFA en 2013.
En dépit de toutes ces réalisations, notre pays reste confronté à des défis multiformes. Notamment, dans les domaines de la sécurité, de l’accès des populations aux services sociaux de base, au chômage, à la bonne distribution de la justice et à l’accélération de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale…
Ces différents défis, poursuit le document mis à notre disposition, « feront l’objet d’une attention particulière dans le nouveau programme du candidat IBK pour un second mandat ».
Les détails de ce nouveau programme dans notre prochaine édition.
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé