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IBK se dédouane : « Les travailleurs du Mali souffrent parce que le Mali est en difficulté. Le Mali est en difficulté parce qu’il a été mal géré. »

Après l’échec des négociations entre le gouvernement et l’UNTM, la principale centrale syndicale au Mali, cette dernière a initié une grève de 48 heures, les jeudi et vendredi passés. Face au succès incontestable de la grève, le président de la république reçoit les responsables syndicaux pour tenter de décrisper l’atmosphère. Les entrevues ont commencé hier et prennent fin ce mardi.

 

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Selon la présidence de la république, l’initiative « entre dans le cadre d’une meilleure information partagée sur les grandes préoccupations de la Nation et de la poursuite du dialogue social en vue du maintien et de l’apaisement du climat social. »

La journée d’hier a été consacrée à l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et la Confédération des Travailleurs du Mali (CTM). Aujourd’hui, IBK reçoit la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) et la Centrale Démocratie des Travailleurs du Mali (CDTM).

L’essentiel à retenir de la première rencontre est que le président de la république s’est voulu compréhensif des problèmes des travailleurs maliens : « Si un travailleur n’a pas les moyens pour acheter un seau d’eau le matin pour sa famille ou des cahiers pour ses enfants, qu’est-ce qu’on peut lui demander, qu’est-ce qu’on peut attendre de lui ? »

Il leur a toutefois demandé de poursuivre le dialogue avec le gouvernement dans « l’intérêt de notre pays », tout en leur avouant l’incapacité de l’Etat à satisfaire toutes les revendications : « Nous n’avons pas les moyens de toutes nos ambitions pour le développement de notre pays et tous les défis auxquels il doit faire face, pour la création des conditions décentes pour les travailleurs du Mali. »

IBK se dédouane de toute responsabilité dans la crise sociale actuelle

Comme on pouvait s’y attendre, la rhétorique habituelle n’était pas absente du rendez-vous. Le nouveau régime, comme à l’accoutumé face à une difficulté,  n’admet jamais sa responsabilité. Préférant faire endosser les tares aux gouvernants précédents.

IBK explique la situation actuelle en procédant à une déduction pour du moins simpliste : « Je sais que le monde du travail souffre. Les travailleurs du Mali souffrent parce que le Mali est en difficulté. Le Mali est en difficulté parce qu’il a été mal géré. Nous faisons face à d’énormes difficultés…»

Si on s’en tient à ces déclarations, la souffrance des travailleurs est l’œuvre de ceux qui ont « mal géré » le pays. Sauf que ces derniers ne sont plus aux affaires depuis belle lurette.

Cela fait un an maintenant qu’IBK tient les rênes du pouvoir. N’est-ce pas suffisant pour enclencher un processus ? Et pourtant, pendant cette première année la situation des travailleurs n’a connu aucun changement positif notable. Pire, les travailleurs, de leur propre cri de cœur, n’ont jamais eu d’oreilles attentives quand ils sollicitaient le gouvernement quant à l’amélioration de leurs conditions de vie.

Il aura fallu un préavis de grève pour que le ministre les invite à discuter, et une grève de 48 heures pour que le président de la république se rende compte de leurs « souffrances ». Mais on continue encore à pointer le doigt accusateur sur l’ancien régime.

Il est temps que le gouvernement actuel assume ses responsabilités. Le mandat présidentiel, n’est que de cinq ans. Tout programme qui doit s’achever à cette échéance doit avoir commencé dans sa mise en œuvre. La grogne sociale qui vient, vraisemblablement, surprendre le pouvoir est la preuve palpable que rien n’était et n’est encore prévu pour les travailleurs du Mali.

Enfin, soit dit en passant, l’achat d’un nouvel avion présidentiel n’a, quant à lui, même pas attendu un an malgré que le pays en possédait déjà un en bon état.

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